José Luis Vasconcellos e Souza d’Andrade
José Luis Vasconcellos e Souza d’Andrade

José Luis Vasconcelos e Souza d’Andrade a repris l’élevage de la famille Assunção de Coimbra en 1980, mettant un terme à un demi-siècle de gestion familiale. Les « Vasconcelos » vont rester en tout point identiques aux « Coimbra », un Tamarón version portugaise à peine métissé.
Le nom de Vasconcelos va rapidement se faire connaître, faisant sa présentation à Madrid en 1982. Les années 1990 seront propices à de beaux succès mais ceux-ci s’estompèrent dans les années 2000 avec les problèmes sanitaires liés aux exportations de toros portugais. Actuellement, ce fer est peu en vue dans la lidia traditionnelle mais jouit d’une belle réputation au Portugal. La monotonie du marché taurin est peu propice à envisager d’autres débouchés et c’est bien dommage car nous avons là un des derniers éleveurs romantiques. José Luis Vasconcelos e Souza d’Andrade est décédé récemment, en décembre 2020, les suites de l’élevage ne sont pas encore connues.

Ancienneté : 17 Octobre 1982
Devise : Blanc et Incarnat
Signal : Hendido à chaque oreille
Propriétaire : José Luis de Vasconcellos e Souza D'Andrade
Gérant : José Luis de Vasconcellos e Souza D'Andrade
Fincas : "Font Alva" - "Calina"  Elvas
   Unión de Criadores de Toros de Lidia





Crédits photographiques : Terre de Toros  

 

La ganadería de José Luis Vasconcelos e Souza d’Andrade, bien que datant des années 1980, jouit du passé des familles Andrade et Coimbra. En évoquant la famille Andrade, il convient de préciser Sommer de Andrade pour bien la différencier des Andrade de Irmao également ganaderos de 1933 à 1984. En 1980, lorsque José Luis crée son second fer, il choisit le nom de sa mère Vasconcelos e Souza pour l’annoncer, afin qu’il n’y ait aucune équivoque. Également cavaleiro, José Luis est connu comme Andrade dans le milieu des touradas, et comme Vasconcelos pour l’élevage de toros, pourtant, il s’agit bien du même homme. Mais le patronyme Andrade est encore plus connu dans le monde équestre, et là, il s’agit bien de la même famille. Son grand-père, Ruy d’Andrade est une référence en la matière. Il a écrit plusieurs ouvrages de références sur les chevaux et a contribué au sauvetage de la race lusitanienne, si bien que sa lignée est considérée comme une des trois lignes fondamentales. Le cheval Andrade est notamment réputé pour son tempérament et ses qualités pour toréer. C’est la sœur de José Luis, Maria d’Andrade de Oliveira e Souza qui gère désormais le haras familial.
Pour en revenir à l’élevage de toros, le premier éleveur fut son père, Fernando Luis Sommer d’Andrade, également cavaleiro et écrivain, à qui on doit un fameux précis sur l’art du toreo à cheval portugais intitulé La tauromachie équestre au Portugal. Il acheta le 30 décembre 1950 l’élevage du duc de Palmela à ses héritiers, changea fer et devise perdant ainsi l’ancienneté du 7 août 1921. Le duc avait fait venir au Portugal des bêtes d’origine Villamarta en achetant le premier élevage du marquis de Cañadahonda. Mais il ne faut pas imaginer ici les Villamarta que nous connaissons aujourd’hui car il s’agit du premier élevage du marquis racheté en 1905 par Eduardo Olea. Fernando Luis Sommer d’Andrade installe le modeste troupeau d’une cinquantaine de vaches à « Font Alva », proche d’Elvas. En 1964, Fernando vend les droits du fer à la famille Vinhas et quitte l’U.C.T.L. pour rester seulement à l’association des éleveurs portugais. Cela lui demandait trop de paperasse, un travail qu’il jugeait inutile et surtout peu à son goût. José Luis succède à son père puis s’ajoute un nouveau défi, sauver l’encaste Tamarón portugais, tel son grand-père avec le cheval lusitanien. En 1980, l’élevage de Coimbra est sur le point de partir à l’abattoir. La veuve de Manuel d’Assunção Coimbra, tué durant la Révolution des oeillets (1974), ne peut plus maintenir l’élevage qui souffre de graves problèmes sanitaires. C’est alors que José Luis Vasconcelos e Souza d’Andrade achète l’élevage afin de préserver un patrimoine génétique pratiquement unique. L’histoire du fer de Vasconcelos est donc celle de la famille Assunção Coimbra, sur laquelle il convient de s’arrêter quelque peu.

Le premier ganadero fut João Assunção Coimbra, qui, âgé de la quarantaine, débute dans le bravo en 1905 avec un fer à ses initiales. Il se penche alors sur du bétail local et achète au Conde de Sobral 250 têtes. Après des tientas dites « scrupuleuses », João ne conserve qu’une centaine de bêtes dont les étalons ‘Castelo’ et ‘Navegante'. L’élevage connaît rapidement une belle réussite et s’inscrit parmi les meilleurs de son pays, récoltant de nombreux prix de concours. Durant la temporada de 1931, il fit lidier 38 toros, les robes caractéristiques étant le negro, le castaño, le cárdeno et le berrendo.
À partir des années 1920, João Assunção Coimbra effectue de nombreux rafraîchissements de sang ou apports. L’objectif est sans doute d’orienter la lidia de ses toros vers la corrida à pied et de délaisser les courses à cheval. Ainsi seront ajoutés du desecho de la marquise de Tamarón en 1921 et un étalon de Infante da Câmara. Mais les résultats furent sans doute peu probants puisqu’à partir de la saison de 1932, ce bétail fut réservé en exclusivité aux spectacles équestres.

L’année 1931 fut charnière, puisque cette année-là, João acquiert pour ses deux fils, Manuel et Joaquim, l’élevage lusitanien de José Martinho Alves do Rio. Ce bétail, d’origine Parladé par Tamarón, venant constituer une seconde ligne, élevée en toute indépendance du vieux sang Sobral. Le tout est marqué du même fer et orné d’une devise rouge et blanche, permutation des couleurs de l’ancienne devise pour conserver les couleurs de José Martinho Alves do Rio. À partir de ce bétail espagnol de la meilleure origine qui soit, Manuel et Joaquim se préparèrent à attaquer le marché espagnol. Ainsi, ils font leur début à Barcelone le 8 octobre 1933 et vont lidier de nombreuses corridas en Espagne. Le nom de Coimbra devient peu à peu familier des aficionados.
À partir de 1959, Manuel poursuit seul et introduit un étalon d’Atanasio Fernández, encore du pur Parladé, mais dans un type différent. Les années 1960 seront celles de la consécration avec comme révélateur Madrid où la devise fait la présentation de son nouveau fer, Manuel seul, le 5 mai 1963. Ce jour-là, ‘Misionero', cárdeno salpicado, fit grande impression. La ganadería est répétée l’année suivante et ‘Clarín' obtient les honneurs de la vuelta al ruedo. L’année suivante, ‘Jabato', magnifique salpicado, rafle le prix du meilleur toro de la San Isidro 1965. Puis viendra la Révolution des oeillets (1974), qui faillit conduire l’élevage à sa perte.

En 1980, la première priorité de José Luis Vasconcelos est de récupérer un troupeau sain. Après le saneamiento, il ne restera plus que 47 vaches. Ingénieur agronome avec une spécialisation dans la génétique, José Luis est doté des compétences pour relever le défi. Fervent défenseur des races pures, il est pour lui hors de question d’amener du sang extérieur, Il travaille alors en vase clos, un travail plus lent, plus difficile mais ô combien plus méritant et intéressant.
Il se présente à Madrid le 17 octobre 1982 avec une novillada. Il s’entend bien avec Manolo Chopera qui devient rapidement un habitué des lieux et fait courir les Vasconcelos dans toutes ses arènes, Madrid bien-sûr mais aussi Bilbao et Barcelone où en 1994 ‘Avelar’ est primé d’une vuelta al ruedo de même que ‘Presumido' en 1997 à Arnedo, ville où la devise remporte le prix du meilleur élevage en 1989.
Lors de la vente de l’élevage, la veuve Coimbra avait demandé la faveur à José Luis d’accepter de vendre du bétail à ses enfants si un jour ceux-ci venaient à être intéressés. Ainsi il cédera en 1995 un lot de bêtes à Manuel Coimbra pour lui permettre de reconstruire l’histoire de sa famille. José Luis poursuit quant à lui l’historique de la famille Andrade avec une certaine discrétion. À l’instar d’autres devises à la communication tapageuse, on trouve dans cette discrétion pigmentée par un caractère fort une source vivifiante d’afición avec des toros élevés à l’ancienne. José Luis Vasconcelos e Souza d’Andrade est décédé récemment, en décembre 2020, les suites de l’élevage ne sont pas encore connues.

 


Tout comme l’histoire du fer, les Vasconcelos descendent des Coimbra. Un Tamarón version portugaise, qui n’a d’autre équivalent que le Conde de La Corte.
José Martinho Alves do Rio acquiert en 1919, suivant les sources, la moitié de l’élevage de la marquise de Tamarón ou un lot de rebut de ce fer. On doit sûrement ce grand écart au chauvinisme taurin et à la rivalité qu’entretiennent Espagnols et Portugais. Quoi qu’il en soit, même s’il s’agit de rebut, il n’en reste pas moins de qualité, le moins bon du très bon étant qualifié communément de bon. Et ce ne serait pas la première fois dans l’histoire des élevages que le lot délaissé supplante l’original. Tout est affaire de goût, de sélection et parfois, de chance. Le choix de João Martinho Alves do Rio fut des plus judicieux puisque la devise de la marquise était menée de main de maître par ses enfants, les frères Mora Figueroa, peut-être les meilleurs éleveurs de toute l’histoire taurine. Jaime et Ramón avaient fait des miracles avec leurs Parladé acquis en 1911 et qu’ils laissèrent ensuite au Conde de la Corte en 1920. La suite, vous la connaissez, un des meilleurs sangs qui soit, dénommé le sang bleu et mis en exergue entre autres par Juan Pedro Domecq. D’ailleurs, les deux frères contribuèrent grandement au succès de don Juan Pedro.
Le contrat qui liait José Martinho Alves do Rio à la marquise comptait un second apport de bêtes un peu plus tard. Mais l’année suivante, le Conde de la Corte reprit l’affaire de la marquise, le bétail ne lui appartenant plus, c’est La Corte qui céda une vingtaine de vaches de desecho pour respecter l’engagement de la marquise. La parole de ganadero est sacrée ! Un bétail de pure origine Parladé qui fut complété ensuite par deux étalons de Luis Gamero Cívico. En 1931, Alves do Rio se défit de son troupeau en de nombreux lots dont le plus important alla à la famille Assunção Coimbra. Ainsi, lorsque João d’Assunçao Coimbra offre à ses fils, Manuel et Joaquim, l’élevage d’Alves do Rio, il fait une excellente affaire. Par contre, si Juan Pedro Domecq a pratiqué une sélection qui a affiné le type de ses Parladé, les deux frères choisissent la ligne traditionnelle, allant vers un toro fort et imposant. De ce fait, leur première mesure d’éleveurs vise à affirmer la ligne poursuivie après Fernando Parladé par Luis Gamero Cívico et qui se retrouve chez Juan Belmonte. Ratifiant cette voie, ils achètent cette même année au torero-ganadero plusieurs étalons.

En 1959, Manuel reste seul propriétaire et oriente quelque peu le type Parladé traditionnel en insérant l’étalon ‘Madrileñito’ de Atanasio Fernández. Cette insertion reste sur l’origine Parladé / Tamarón, mais le bétail de don Atanasio a quelque peu muté. Moins massif que le Parladé traditionnel, il présente un toro plus haut, qui, malgré une ossature prononcée, paraît plus effilé. Ainsi, Manuel obtient un affinement de ses toros, tout en conservant leur aspect imposant.
Durant la Révolution des œillets (1974), Manuel Assunção Coimbra est tué. L’élevage est délaissé et décline jusqu’au jour où sa veuve décide de l’envoyer à l’abattoir. Lorsqu’il apprend la nouvelle José Luis Vasconcelos e Souza d’Andrade se porte acquéreur et récupère les restes du troupeau. Les maladies frappent alors l’élevage qui, après saneamiento, ne compte plus que 47 vaches. Ingénieur agronome avec une spécialisation dans la génétique, José Luis est doté des compétences pour relever le défi. Fervent défenseur des races pures, il est pour lui hors de question d’amener du sang extérieur. Il travaille alors en vase clos, un travail plus lent, plus difficile mais ô combien plus méritant et intéressant. José Luis se définit comme un cavaleiro courageux se complaisant dans l’adversité. Il en est de même de ses toros qu’il sélectionne pour en faire d’ardents adversaires. Les tientas sont réalisées avec des vaches âgées, pour passer l’épreuve il leur faudra affronter dix à douze piques.
Sa fidèlité à l’origine Tamarón, version ancestrale du Parladé, lui donne raison et il obtient de bons résultats dans les années 1990. Aujourd’hui, la filiation de ‘Madrileñito’, l’étalon de Atanasio Fernández a disparu et il considère son élevage comme du pur Tamarón originel. Un des deux derniers avec celui du Conde de la Corte.


Elevages disposant de bêtes d'origine José Luis Vasconcellos e Souza d’Andrade :

 
 

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