Coquilla de Sanchez Arjona
Coquilla de Sanchez Arjona

Depuis les années 1940, la famille Sánchez Arjona élève des toros bravos. C’est d’abord l’origine Coquilla qui illustra le patronyme familial avant que l’encaste Domecq ne fasse son entrée dans la finca de « El Collado ». La devise fut même reconnue comme une des meilleures d’encaste Domecq du Campo Charro. Tandis que les Domecq de Sánchez Arjona connaissaient la gloire des ferias de luxe, les Coquilla se contentaient de discrètes novilladas. Mais le Coquilla fut toujours le bétail de « la casa », les petits toros noirs aux cornes courtes constituant la véritable âme de l’élevage. Javier Sánchez-Arjona, avec courage et romantisme, sut les préserver et s’y consacre désormais en exclusivité, depuis qu’il a vendu son troupeau d’origine Domecq à La Ventana del Puerto.

Ancienneté : -
Devise : Vert et Blanc
Signal : Orejisana à chaque oreilles
Propriétaire : Javier Sánchez-Arjona
Gérant : Javier Sánchez-Arjona
Fincas : "Las Carboneras" - "Ribera de Valdefresno"  Carpio de Azaba
   Asociación de Ganaderías de Lidia





Crédits photographiques : Terre de Toros  

 

À l’aube des années 1940, Jesús Sánchez Arjona Velasco débute sa ganadería de bravo dans les alentours de Ciudad Rodrigo avec du bétail de Gonzalo Santos Diego. Mais ce bétail n’aura qu’une courte histoire dans la devise. Marié à Dolores Sánchez Fabrés, Jesús Sánchez Arjona y Velasco s’adresse tout naturellement à son beau-frère Alfonso, dont la ganadería est en plein boom, pour remodeler la sienne. En 1944, 85 vaches et 4 étalons transitent vers Ciudad Rodrigo pour débuter l’aventure des Coquilla des Sánchez Arjona. Bon sang ne saurait mentir, la devise débute avec succès en novillada.

Jesús Sánchez-Arjona décède en 1961 et ses fils, Javier et Fernando, lui succèdent. La devise est alors nommée « Hermanos de Sánchez-Arjona » et placée sous la tutelle de Javier. Homme passionné et passionnant, Javier poursuit la route entamée par son père et renforce encore la réputation de son bétail en novillada. À partir des années 1970, la ganadería commence à lidier des corridas de toros, remportant les mêmes succès. Les Coquilla marquent de leur passage les ferias de Teruel, Cáceres, Santander, Alfaro, Albacete, Valence, Almería ou encore Madrid. Mais les exigences du moment, à savoir un toro volumineux et très armé, vont écourter la présence des Coquilla en corridas.
Pour faire front, Javier Sánchez Arjona s’adapte au marché et importe en 1983 du bétail andalou de Juan Pedro Domecq. Un deuxième encaste gardé indépendamment des Coquilla qui restent le « ganado de la casa ». Les Domecq prennent alors les cartels de luxe, tandis que le bétail de « la casa » est cantonné aux novilladas, remportant néanmoins de beaux succès. Mais l’existence de deux origines implique également une réduction du nombre de têtes.

En 1996, Javier opte pour la transparence et crée un nouveau fer pour le bétail Coquilla, inscrit au nom de « Coquilla de Sánchez-Arjona » comme aspirant à la Unión (U.C.T.L.). Quant aux Domecq, ils gardent la gloire de l’ancienneté du fer historique, laurier durement gagné par leurs confrères. En 2008, du fait de la séparation des biens entre Javier et son frère Fernando, le fer des Coquilla devient la propriété de Fernando et est renommé "El Collado". Pour marquer les Coquilla, Javier achète le fer de ses cousins les Delgado y Azqueta inscrits à l’A.G.L. Pour la petite histoire, ce fer avait été acheté par les frères Delgado Sánchez Arjona en 1965. Le bétail était bien entendu du Coquilla familial, mais il eut quelques problèmes à passer le temps. Ainsi, lorsqu’en 2008 Javier Sánchez Arjona acheta l'élevage, il ne conserva que les droits au fer, changeant le dessin et envoyant tout le bétail au matadero.
Dernière étape en date en 2019, au vu de son âge, Javier Sánchez Arjona anticipe et allège sa charge de ganadero en se défaisant de l’ensemble des vaches d’origine Domecq. Elles partent pour la devise charra de Lorenzo Fraile : La Ventana del Puerto. Javier conserve tout de même les mâles de moins de trois ans, ce qui fait que le fer de Sánchez Arjona vivra jusqu’en 2022. Quant aux Coquilla, Javier leur consacrera désormais tout son temps.

 


Coule dans les veines des toros de Javier Sánchez-Arjona estampillés « Coquilla de Sánchez-Arjona » l’un des sang les plus purs de l’origine Coquilla : dérivé ibarreño du Conde de Santa-Coloma, élevé depuis 1916 dans le Campo Charro.

Une des cinq divisions (1934) de la ganadería historique de Paco Coquilla atterrit dans les mains de la famille Sánchez Fabrés. Atterrir est bien le mot, tant Justo Sánchez-Tabernero n’a jamais eu vocation à devenir éleveur de bravos, même dans ses pensées. L’homme était un proche de Paco Coquilla à qui il prêta de fortes sommes d’argent lorsque il eut des difficultés financières. Allant même jusqu'à héberger sa ganadería de bravos. Mais Paco était meilleur ganadero que gestionnaire, et, en 1934, croulant sous les dettes, il dut se résoudre à vendre, alors que sa devise atteignait son apogée. La vente fut conclue en cinq lots, dont l’un pour son créancier, unique façon de le dédommager. Don Justo Sánchez Tabernero fut donc ganadero par accident. Heureusement pour les passionnés des petits noirs santacolomeños, son fils Alfonso va s’avérer un excellent ganadero. La devise conserve alors avec bonheur toutes les vertus des Coquilla de don Paco, faisant perdurer leur réputation.
Jesús Sánchez Arjona, père de Javier, est très proche de Alfonso Sánchez Fabrés puisqu’il s’agit de son beau-frère et lorsqu’il remanie sa propre ganadería en 1944, c’est naturellement vers lui qu’il s’adresse. Achetant ainsi 85 vaches et 4 étalons, d’un des meilleurs sang issu de la ganadería de Coquilla. Ironie de l’histoire, l’élevage de Sánchez-Arjona possède actuellement un sang plus fidèle au Coquilla originel que sa parente « Herederos de Alfonso Sánchez Fabrés » qui a depuis introduit du sang Buendía.

Coté rafraîchissement, chez les Sánchez Arjona, on a choisi une autre option que celle du Buendía : celle du pur Coquilla. Dans les années 1980, des étalons de l’élevage de José Matías Bernardos, issus non seulement de la même origine mais aussi de la même branche des Sánchez Fabrés, vinrent raviver le sang. L’élevage du fameux « Raboso » au fer en point d’interrogation basé à Sancti-Spiritus était un des meilleurs du sang Santa Coloma, remportant de nombreux succès des années 1960 au début des 1980, avant que les Domecq ne viennent se substituer, là encore, aux Santa Coloma.

Depuis, Javier Sánchez Arjona maintient ce sang intact. Même s’il a réduit son troupeau d’origine Coquilla, il lutte toujours de tout son cœur pour le préserver.


Elevages disposant de bêtes d'origine Coquilla de Sanchez Arjona :

 
 


Morphologie
 

Le toro de Coquilla de Sanchez-Arjona provient de Santa Coloma, c'est à dire du mélange des sangs Saltillo et Ibarra. Mais l'influence Saltillo est traditionnellement minoritaire dans ce sous-encaste largement dominé par les caractéristiques propres aux Ibarra.
Tout d'abord les robes. On retrouve les couleurs classiques des toros Ibarreños, soit une majorité de noirs, mais aussi des castaños et des mulatos. Des vaches présentent même des robes entrepeladas (entre noir et gris) mais aucune ne sont cardenas (grises). Les accidents de pelage les plus fréquents sont des taches blanches (meano, bragado, gijon) et une raie marron sur le dos (liston).
Le toro de « Coquilla de Sanchez-Arjona » s’inscrit parfaitement dans les canons du Coquilla : physiquement le toro le moins imposant de l'encaste Santa Coloma du fait de son petit squelette et de ses petites cornes.
Sa vision est une histoire de contraste. Petit et bas, le Coquilla de Sanchez-Arjona est habituellement léger mais cependant très athlétique. Large, profond, muni d’un long cou, sa ligne dorsolombaire est droite ou légèrement ensellé, aboutissant sur un arrière-train important et arrondi. Sa capacité musculaire est très importante, particulièrement visible sur son morillo. Son aspect ramassé encense encore cette caractéristique. Ses lignes très fines, degollado, sans badana ni papada, contribuant à en faire un toro très harmonieux, harmonie malheureusement trop souvent altérée par des cornes minuscules et grossières.


Comportement

Point de vue comportement, c'est leur fabuleuse bravoure et leur grande noblesse qui font toute leur réputation. Mobile, agressif, très nerveux, au galop de classe en rapport avec la finesse de sa morphologie, le toro de Sanchez-Arjona possède le moteur nécessaire pour produire l'émotion en piste, malgré son manque de présence physique, sa mobilité compensant son manque de trapio.

 
 

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