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En 1856, le peintre sévillan Francisco Paula Escribano (1820-1900) réalise une oeuvre intitulée « El Conde de Ybarra y su familia visitandó una galería pictórica » (Fondation Cajasol : https://fundacioncajasol.com) Au-delà de ses qualités picturales, en particulier en ce qui concerne les portraits, au-delà aussi du témoignage que cette oeuvre peut représenter sur la mentalité d’une haute bourgeoisie triomphante dans la première moitié du XIX° siècle, au-delà de ce que cette oeuvre nous dit sur le contexte politico-social de l’époque (l’émergence d’une nouvelle bourgeoisie andalouse, la naissance des premiers musées espagnols, le rôle fondamental du mécénat dans l’art), le tableau de Paula Escribano nous intéresse pour les personnes qu’il met en scène : à côté du peintre trône le couple formé par José María Juan Ybarra y Gutiérrez de Caviedes et son épouse María Dolores González Álvarez Arispe. Autour d’eux, leurs enfants, les Ybarra González et parmi eux, le second, né le 1er mars 1846 : Eduardo Ybarra y González. C’est sous son nom que seront élevés entre 1883 et 1904 les toros de Ibarra qui feront florès puisqu’étant à l’origine de plus de 80 % des élevages de taureaux combat actuels.
À la date du tableau, sa mère est décédée quelques mois plus tôt du choléra (25 novembre 1855) mais son veuf, le père d’Eduardo, tenait à montrer l’unité de la famille pour l’éternité ; unité qui sera le coeur de toute l’entreprise familiale qu’il édifia. Au milieu du XIX° siècle, la famille Ybarra n’est andalouse que depuis quelques années. En effet, les Ybarra étaient Basques, originaires de l’industrieuse Bilbao où naquit (1816) et grandit le père d’Eduardo, José María Juan Ybarra y Gutiérrez de Caviedes. Dans les années 1830, les oncles de María Dolores González Álvarez, forcés à un exil car « menacés » par des événements politiques en Andalousie, trouvèrent refuge à Bilbao chez les Ybarra. Une amitié naquit entre les deux familles et il se raconte que les Ybarra furent initiés au commerce du blé et aux changes par ces Andalous qui, en retour, une fois le calme politique revenu, convièrent José María Juan Ybarra y Gutiérrez de Caviedes à accomplir un voyage d’affaires et d’agrément sur les terres du sud. C’est lors de ce voyage qu’il rencontra María Dolores González Álvarez. Il l’épousa par la suite : si ce n’est par amour, au moins l’opération qui unissait les deux familles apportait des terres et des biens aux Ybarra ainsi qu’un ancrage local. Il demeura donc en Andalousie où naquirent ses enfants : José María Ybarra González en 1844, Eduardo Ybarra González en 1846, Tomás Ybarra González en 1847, Luis Ybarra González en 1849 et Ramón Ybarra González en 1851 (deux autres enfants virent le jour mais ils décédèrent dans leur prime jeunesse). Homme d’affaires talentueux, José María Juan Ybarra y Gutiérrez de Caviedes ne mit pas longtemps à construire un « empire » Ybarra connu sous le nom de la « Casa Ybarra ». Il existe un flou sur l’orthographe du patronyme Ybarra. Il semble certain qu’il s’écrive avec un « Y » en basque (l’étymologie signifiant celui qui vit dans la vallée) mais à partir de l’implantation andalouse de la famille, on trouve de manière récurrente Ibarra avec un « i ». C’est en tout cas de cette manière que la très grande majorité des revues taurines de l’époque orthographia le nom des Ybarra. Il faut certainement y voir une « castillanisation » du patronyme qui atteignit jusqu’aux membres de la famille. Ainsi, au moment du décès d’Eduardo Ybarra en 1911, c’est son frère Tomás qui annonce la mort de son aîné au Sénat dont faisait partie Eduardo en écrivant « Ibarra ». Si le Y devenait parfois un I, les liens avec les terres basques originelles ne furent jamais coupés, bien au contraire. José María Juan Ybarra y Gutiérrez de Caviedes puis ses fils après lui ont établi leur fortune sur le commerce entre l’Andalousie et le nord du pays et c’est la famille basque qui finança les premiers projets du chef de famille. Chef d’entreprise paternaliste voire patriarcal, José María Juan Ybarra y Gutiérrez de Caviedes donna à ses fils une éducation complète avec voyages à l’étranger, éducation prompte selon lui à en faire de très bons hommes d’affaires ouverts sur le monde. Ce fut une réussite. Son modèle économique reposait sur la force familiale et sur son union : les règles d’héritage en Castille obligeaient à partager les biens entre tous les héritiers (ce n’était par exemple pas le cas en Catalogne où l’aîné concentrait l’héritage). Ainsi, Ybarra favorisa l’indivision entre les héritiers pour éviter que le patrimoine ne se disperse. La « Casa Ybarra » était donc un pot commun à tous les frères qui, à partir du moment où ils furent associés aux affaires, avaient chacun un rôle très précis dans l’entreprise : un s’occupait de l’exploitation minière (société Hispalense, S.A), deux autres étaient financiers, un quatrième portait son attention aux affaires agricoles et un dernier (en vérité ils furent deux) s’affairait en politique. Plusieurs sociétés virent le jour à partir de 1863. La première fit la fortune et la renommée de la famille. Il s’agissait d’une compagnie de navigation maritime (cabotage) nommée Compañía de Navegación Vasco-Andaluza et effectuant du transport de marchandises (olives, huile d’olive, jambons…) entre l’Andalousie et Bilbao. Elle changea plusieurs fois de nom pour devenir en 1885 la marque Ybarra y Cía. Pour l’anecdote, le premier bateau affrété par Ybarra était un voilier qui portait le prénom de sa défunte épouse « Dolores » ; celle-la même qui apparaît aux côtés de son époux dans un tableau d’Andrés Cortés y Aguilar intitulé La Feria de Sevilla, 1852 (Museo de Bellas Artes de Bilbao : https://museobilbao.com/obra-de-arte/la-feria-de-sevilla/). En effet, au-delà de la gestion de ses sociétés, José María Juan Ybarra y Gutiérrez de Caviedes fait partie des instigateurs de la Feria de Séville en 1847. Il fut d’ailleurs récompensé par le roi Alphonse XII pour ses diverses actions avec le titre de Conde de Ybarra octroyé en 1877, un an avant son décès.
Cette longue introduction sur la famille Ybarra trouve son intérêt dans le fait qu’elle permet de toucher du doigt que l’aventure ganadera d’Eduardo Ibarra fut bien plus certainement une aventure familiale à laquelle furent associés ses frères. Eduardo Ibarra, au nom des Señores Ibarra, devient éleveur de toros de combat durant la première moitié de l’année 1883. Et si beaucoup d’historiens mentionnent 1884 ou même 1885, la chronologie dément leurs écrits. Ainsi, le numéro 13 de la revue El Arte de la Lidia daté du 2 avril 1883 apprend au lecteur que « El Sr. Ibarra ha adquirido parte de la ganadería de la señora viuda de Muruve ». Qui réalisa la vente ? Dolores Monge Roldán elle-même ? Ses fils ? Un de ses fils ? Il conviendrait d’avoir accès à l’acte de vente pour apporter une réponse ferme et définitive mais en l’état, seules de vagues supputations peuvent être avancées. Une hypothèse probable pourrait être la suivante : avant sa mort, il semble que Dolores Monge Roldán opéra la division de ses biens entre ses trois fils (Felipe, Faustino et Joaquín Murube Monge) et chacun reçut sa part de l’élevage. Certains auteurs écrivent que ce fut Faustino qui constitua les trois lots quand d’autres soutiennent l’idée que l’aîné, Felipe, reçut la moitié de la ganadería, l’autre moitié étant divisée en deux parts allant à Faustino et Joaquín. Dans l’étude menée par Julio Fernández et Javier Cañon au début des années 2010, ces deux auteurs écrivent dans le chapitre consacré à l’histoire des encastes que la part de Felipe représentait bien la moitié de l’élevage et que cela est inscrit dans les archives historiques de l’U.C.T.L. Ce qui semble probable est que Felipe vendit, du vivant de sa mère donc, sa part à Eduardo Ibarra González. Pour autant, si l’on en croit les récits du grand Luis Fernández Salcedo compilés dans son remarquable Cuentos del viejo mayoral, Faustino aussi quitta le navire familial pour caboter du côté de chez Ibarra quelques années plus tard. Dans le texte intitulé « Alcuchillo, de Ibarra », le célèbre conteur raconte de quelle manière Faustino vendit sa part à Ibarra sans prévenir son frère Joaquín : « Al parecer, las cosas sucedieron de este modo. La ganadería de Murube era superiormente llevada por don Joaquín, allá por el año 84. Su hermano don Faustino estaba oscurecido, cosa que le cosquilleaba un poco el amor proprio, pues él se consideraba tan capaz, por no decir más. Un día se lé occurió proponer a Eduardo Ibarra que comprase la mitad de la vacada. Era dicho señor un hombre de negocios, principalmente navieros, muy rico y, entre otras muchas ocupaciones, senador del reino y jefe del partido conservador de Sevilla, lo cual daba mucho que hacer. Ibarra le dijo que no podía dedicar al asunto tiempo suficiente, y entonces don Faustino le dijo : « Aquí estoy yo », y se puso al frente de la ganadería desde el primer momento ». D’après Salcedo toujours, Ibarra débaucha le mayoral des Murube et revendit même son élevage à l’époque de la mort de Faustino Murube Monge survenue en 1905 car il se trouva fort démuni dans la gestion de sa ganadería. Pour finir, l’auteur Sánchez de Neira affirme dans un article publié en 1891 dans la revue La Lidia que le prix de vente était de 350 000 pesetas et que ce fut la viuda elle-même qui procéda à l’opération, conservant pour sa famille l’autre moitié des Murube.
Rien ne semblait destiner les Ibarra à devenir éleveurs de toros. Certes, Eduardo était aficionado et présida même quelques corridas à la fin des années 1870, certes la famille élevait des chevaux depuis au moins les années 1870 mais les toros n’étaient pas leur « zone de confort ». Pour autant, et au regard des capacités impressariales de la fratrie, on ne peut s’imaginer que l’achat à Murube ne fut qu’une lubie de riche passionné. Était-ce un besoin de reconnaissance sociale ? La nécessité de faire partie intégrante de cette « caste » andalouse des grands propriétaires éleveurs ? Un investissement ? Rien ne permet de l’affirmer ni de l’infirmer. Le nom des Ibarra apparaît dans le landerneau taurin en 1883 mais la première référence rencontrée n’évoque pas l’achat à Murube. En effet, toujours dans El Arte de la Lidia, le 19 mars 1883 (n° 11), quelques lignes sont consacrées à l’achat d’un élevage par les « Ses. Hijos de Ibarra que han adquirido la ganadería de D. Rafael Laffitte y Castro, la que proponen afinar cuanto sea posible ». À dire vrai, aucune autre mention de cet achat ne semble pouvoir le valider et l’on sait aujourd’hui que l’élevage de Laffitte y Castro fut vendu au début de 1885 à Carlos Conradi qui le revendit à la fin de cette même année à Francisco Gallardo y Castro et à Felipe de Pablo Romero qui n’était autre que le beau-père d’Eduardo Ibarra (marié à Guadalupe Pablo Romero Llorente). Bref, l’histoire retiendra qu’en 1883, Eduardo Ibarra devient éleveur de toros de combat et propriétaire de bêtes issues de la réunion par Dolores Monge en 1863 de deux des cinq grandes lignes de la division de l’élevage du Conde Vistahermosa : la ligne Salvador Varea - Picavea de Lesaca - Suárez et la ligne Barbero de Utrera - Arias de Saavedra.
Au tout début, Eduardo Ibarra a lidié sous la mention oriundos de Muruve, mention qui ne manqua pas d’agacer certains revisteros de l’époque comme ce Paco « Pica-Poco » qui écrit un article consacré aux Ibarra dans le n° 491 du 6 octobre 1884 de la revue El Toreo : suplemento á la « Correspondancia teatral » : « Algunos colegas, ocúpandose de la manera como fueron anunciados los toros del Sr. Ibarra que debieron jugarse el 10 de septiembre (1884) en Albacete, hacen constar que dichos toros no son de la ganadería de la Sra. Viuda de Muruve, sino « oriundos » de ella. {…} pero en rigor de verdad, puesto que los toros con que hoy cuenta el Sr. Ibarra fueron herrados, tentados y escogidos por los Sres. Muruve, y de ellos los recibió no hace más de un año, es indudable que tanto los que ahora nos ocupan como los que puedan jugarse en algún tiempo, no son oriundos, sino real y positivamente de la ganadería de la Sra. Viuda de Muruve. {…} y por tanto que el Sr. Ibarra puede y debe anunciar en los carteles que sus bichos son procedentes, no oriundos, de la ganadería de la Sra. Viuda de Muruve ». Nonobstant ces débuts, Ibarra (et/ou sa famille) a conservé l’élevage durant environ vingt ans (1883-1903), temps qui lui fut suffisant pour marquer de son empreinte le cheptel de bétail brave qui, en 1903, n’est plus « oriundo » mais bien « procedente » de Murube.
Ibarra avait la réputation d’être très exigeant lors des tientas. Il n’hésitait pas à sacrifier des vaches qui, pour un détail, ne correspondaient pas aux critères qu’il recherchait. Dans un long texte qu’il consacra à la ganadería de Ibarra, Sánchez de Neira évoque des aficionados surpris par le « luxe » du ganadero se permettant d’envoyer au matadero des vaches ayant pris « 18 ou 20 puyazos ». Il ajoute, détail passionnant pour saisir l’évolution de cette caste Ibarra, que l’éleveur éliminait presque systématiquement les bêtes au pelage autre que noir : « que no teniendo soda des el color negro ó mulato, es desechada, como no haya desmostrado tan excepcionales condiciones, que constituant una verdadera excepción ». C’est peut-être ce qui fera écrire à d’autres que les colorados ou castaños étaient les meilleurs de cette race car survivants d’une sélection impitoyable à leur égard. C’est peut-être dans cette épure génétique qu’il convient de comprendre la réduction de la variété des pelages que l’on peut constater entre l’achat de Dolores Monge à Suárez et Saavedra (on y trouve des cárdenos par exemple ou même des retintos) et la descendance passée entre les mains de Ibarra : Santa Coloma et Parladé. Les pelages marrons ont subsisté (surtout chez Parladé) mais en pourcentage bien plus faible en comparaison du pelage negro. Plusieurs fincas proches de Coria del Río constituaient l’empire terrien des Ibarra. La plus célèbre est peut-être celle de « La Cascajera » mais d’autres étaient les lieux de tientas, en particulier d’acoso y derribo des jeunes mâles. C’était le cas de celle de « Bujalmoro » située à Dos Hermanas. Au cours des vingt années pendant les-quelles Ibarra tint son élevage, il s’évertua à « grandir » la carcasse plutôt réduite sélectionnée par les Murube. Les journaux taurins du début du XX° siècle en font état et certains plus critiques que d’autres ajoutent qu’Ibarra aurait gagné en tamaño ce qu’il perdit en bravoure et en caste. C’était peut-être vrai mais la suite de l’histoire de l’élevage de Ibarra incline à penser que la sélection du chef du Partido conservador de Séville (son frère le remplace dans cette charge en 1911) n’état pas si dénuée de qualités que cela.
L’ancienneté des Ibarra fut acquise au tout début de l’année 1885 à Madrid. À cette époque, la capitale espagnole était une arène de temporada : on y donnait des toros de février à novembre. Ainsi, le 8 février 1885, le toro ‘Favorito’ exhibait la nouvelle devise d’Eduardo Ibarra, azul turquí y caña, lors d’une corrida composée de six élevages : Antonio Hernández, Anastasio Martín, Rafael Laffitte y Castro, Angel González Nandín et José Orozco. Il fut combattu par Mazzantini. Ibarra retrouva les arènes de Madrid le 9 avril 1885 et y présenta 6 toros lidiés par Lagartijo, Frascuelo et El Gallo. La course encaissa 55 piques et tua 5 chevaux ; elle était composée des astados suivants : ‘Medianito’ (colorado chorreado ojo de perdíz), ‘Piñon’ (castaño mohino), ‘Portugués’ (negro zaíno), ‘Abaniquero’ (negro bragado), ‘Escarabajo’ (negro zaíno) et ‘Sardinito’ (negro zaíno). Après ces premières armes, la ganadería d’Eduardo Ibarra devint un classique dans toutes les Ferias, un incontournable. Le succès d’Ibarra, comme c’est souvent le cas des plus grands élevages, peut se mesurer au bétail vendu à certains confrères. Luis Fernández Salcedo a rendu éternelle l’existence de ‘Diano’, n° 33 de Ibarra acheté en mai 1904 (alors utrero) par D. Luis Gutiérrez pour transformer le sang la ganadería colmenareña de D. Vicente Martínez. Moins connu aujourd’hui, c’est chez Ibarra que se rendit José Carvajal pour « moderniser » son élevage en 1896. Si Carvajal a été oublié, son élevage est pourtant l’une des bases fondamentales du sous-encaste Villamarta puisque le marquis racheta les Carvajal à la fin des années 1910.
Qu’est-ce qui poussa Ibarra à se défaire de son élevage ? L’âge ? La pression d’un clan qui se moquait peut-être des toros ou qui y voyait trop de dépenses ? La lassitude ? En 1903, Ibarra divise sa ganadería en deux lots et le premier est vendu à Fernando Parladé qui, dès 1904, fait courir à son nom propre affublé de la mention « Antes de Ibarra ». Le second est acheté par Manuel Fernández Peña, le beau-frère de Joaquín Murube Escribano. Durant toute l’année 1905, Fernández Peña fait lidier ses nouveaux toros mais, semble-t-il à la fin de cette année-là, il revend le tout à Enrique de Queralt y Fernández-Maquieira, onzième Conde de Santa Coloma. Fernández Peña a certainement revendu son élevage pour se consacrer à celui de Murube marqué en mai 1905 par le décès de Joaquín Murube Escribano et la reprise en main par la mère de celui-ci, Tomasa Escribano Roca, viuda de Murube.
Eduardo Ibarra quitte le monde des toros en 1903-1904 pour n’y pas revenir. Homme politique, sénateur du royaume, il décède à Madrid en 1911 sans descendance. Son nom, qu’il s’écrive avec un Y ou un I demeure associé à la création du toro du XX° siècle : de lui naîtront les Conde de la Corte, Samuel Flores, Santa Coloma dans toutes ses dérivations et bien-sûr les Domecq qui dominent aujourd’hui le panorama du toro bravo.
López Martínez, Antonio Luis – Ganaderías de lidia y ganaderos : historia y economía de los toros de lidia en España – Espasa-Calpe, 2002.
‘Areva’ / Vera, Alberto – Ganaderos de antanõ – Madrid, 1959.
Fernández Salcedo, Luis – Cuentos del viejo mayoral – Alcaná Libros, Madrid, 1950.
Mira, Filiberto – El Toro Bravo : hierros y encastes – Ediciones Guadalquivir, 1981.
Redacción de « Sol y Sombra » - Vademecum Taurino – Editor Ginés Carrión, Madrid, 1909.
López del Ramo, Joaquín – Las Claves del toro – Espasa-Calpe, Madrid, 2002.
Rodríguez, Juan Manuel – Guia Taurina – Madrid, 1906. Revue « La Lidia » – 1914-1920
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