Samuel Flores
Samuel Flores

Don Samuel Flores est un des hommes les plus riches d'Espagne. Sur ses immenses terres, de nombreuses personnalités viennent chasser, comme le roi d'Espagne en personne. Côté toro, l'homme a hérité d’un passé familial vieux de deux siècles. Aujourd’hui, l'origine est exclusivement Gamero Cívico, soit un vieux Parladé resté dans son jus. Un toro volumineux, bas et aux cornes parfois terrifiantes. La littérature taurine a pour habitude de décrire l'élevage comme l'équilibre idéal entre "torista" et "torerista" mais il semblerait que cette époque soit révolue ; la devise manquant actuellement des qualités promues par les deux camps. Samel Flores n’en reste pas moins un élevage unique à qui l’on souhaite des jours meilleurs.

Ancienneté : 22 Avril 1928
Devise : Bleu, carmen et or
Signal : Zarcillo à chaque oreille
Propriétaire : Agropecuaria de Sierra Morena
Gérant : Samuel Flores Romano
Fincas : "El Polomar"  Povedilla
   Unión de Criadores de Toros de Lidia





Crédits photographiques : Nacho Blasco  

 

Le prestigieux fer de Olea qui orne les toros de Samuel Flores renferme plus d’un siècle d’histoire. Mais l’aventure des Flores est encore plus ancienne. Pour trouver le fer historique, il faut remonter à Gil Flores, qui, en 1800, crée le fer de la F, qui court au nom de la mère de Samuel Flores, Manuela Agustina López Flores.

En 1914, les trois frères Flores Flores, Melquiades, Leonardo et Samuel, installés dans les provinces d’Albacete et de Jáen, mènent avec leur père la devise familiale aux origines Jijón largement arrangées. Alors, ils décident de tenter autre chose, leur propre aventure avec un autre bétail. Ils se tournent vers José Vega auquel ils achètent 40 femelles et deux becerros de la race des Patas Blancas, nouvellement créée. Pour marquer ce nouveau bétail, ils achètent à Luis Baeza le fer d’Eduardo Olea ainsi que 250 vaches de son bétail d’origine marquis de Villamarta première génération. La nouvelle devise est nommée sans originalité « Samuel Hermanos » et implantée en indépendance de la ganadería traditionnelle sur les fincas de « Los Alarcones » et «El Palomar ».
Les débuts de la devise semblent prometteurs. ‘Cortador’ fait deux vueltas al ruedo en 1917 à Lorca. ‘Envidioso’ prend 8 piques et tue 5 chevaux à Tomelloso en 1918. ‘Amapolo’ prend quant à lui 9 piques et tue 4 chevaux. Cependant, ces réussites ne suffisent pas aux frères Flores qui achètent en 1925, par l’intermédiaire de Juan Domínguez, un quart de la ganaderia de Gamero Cívico. Cet excellent sang est conservé séparément et dès lors, l’étiquette « Samuel Hermanos » présente deux rames bien distinctes. Les succès persistent, les Flores étant reconnus comme des toros braves et puissants.
Le 15 avril 1928, ‘Pies de Liebre’, un nom parmi les classiques de la famille, est le premier « Samuel Hermanos » à fouler le sable de la capitale et y laissera à jamais son empreinte. Après un combat étincelant de bravoure et de noblesse, il lui sera accordé l’honneur d’une vuelta al ruedo. Quelle entrée en matière ! L’excellent sang Parladé qui inonde désormais la ganadería tout entière va maintenir son succès au plus haut plan, allant jusqu'à faire oublier peu à peu le bétail de provenance Villamarta. Les résultats étaient si bons, que quelques toros allèrent même officier comme étalons sous la devise historique du F majuscule.

Viennent ensuite les années noires de la ganadería. Melquiades décède en 1931, puis vient la Guerre civile (1936-1939). Les fincas sont situées en zone républicaine, ce qui en matière taurine est source de complications. Les Flores sont alors arrêtés et le troupeau décimé. En 1939, à la fin du conflit, lorsque Samuel retourne sur ses terres, il ne retrouve, dit-on, qu’une dizaine de vaches et de toros. Tous marqués du O barré, le fer d’Eduardo Olea qui marquait les Parladé de Gamero Cívico. La cousine de Samuel, Manuela Agustina López Flores, devient en 1941 propriétaire du fer historique mais c’est bien Samuel qui gère les deux devises. Entêté, il va se consacrer à la reconstruction de sa ganadería. Il y parvient en une quinzaine d’années et dès 1945 la devise retrouve la reconnaissance. Les Parladé des Flores ravissent les figuras mais malheureusement la rigueur du passé s’estompe. La caste se dilue, certains qualifiant les toros de Flores comme « doux, nobles, faibles et fades ». Samuel vieillit, les Flores sont dans le trou. À son décès, toute la fortune familiale retombe sur la seule héritière, Manuela Agustina López Flores.

En 1968, le fils de Manuela, Samuel Romano Flores dit « Samuelito » prend la direction des deux élevages qui n’en forment plus qu’un. gé seulement d’une vingtaine d’années, « Samuelito » entreprend avec l’insouciance de sa jeunesse une sélection draconienne pour rétablir la caste. Son labeur durera près d’un quart de siècle, au bout duquel il retrouvera le succès, comme l’avaient fait avant lui ses prédécesseurs.
Depuis le début des années 1990, les Flores foulent de nouveaux les plus grands ruedos d’Espagne. En sachant préserver la ligne Parladé ancienne, « Samuelito » a créé un élevage atypique. Ses toros sont reconnaissables du premier coup d’oeil avec leur armures acapachadas, parfois gigantesques à faire frémir et d’autres fois brochas jusqu’au ridicule, une corne touchant l’autre. Elle est une des rares devises à rassembler tous les aficionados. Mais, désormais le fer de Olea étiqueté « Samuel Flores » a supplanté le fer familial, qui n’est plus cantonné qu’à quelques têtes de bétail qui complètent les lots de la première étiquette. Signe des temps, l’élevage s’est effondré ces dernières années, pour être désormais en danger de mort.

 


Les toros de Samuel Flores sont de purs Parladé. Mais si les Flores partagent avec la majorité de la cabaña brava actuelle cette descendance parladeña, leur filiation directe leur confère une particularité singulière qui les rend uniques. En effet, les bêtes des deux élevages de Samuel Flores possèdent l’un des sangs Vistahermosa les plus purs, découlant directement de Parladé, via son successeur direct Luis Gamero Cívico.

Acquis en 1925, les Parladé de la famille Flores n’ont subi depuis aucune modification génétique, si ce n’est celle de leur sélection. Aussi, le Samuel Flores présente un type de toro fidèle aux origines de ce sang qui diffère aujourd’hui de tous les autres toros parladeños.
À la base de la ganadería sont notamment les étalons ‘Naviero’, ‘Venganza’ et ‘Cucharito’ considérés comme les pères de l’élevage et qui lui donnèrent tout son lustre.


Elevages d'origine Samuel Flores :


Elevages disposant de bêtes d'origine Samuel Flores :

 
 


Morphologie
 

Le sang Parladé qui coule dans les veines des toros de Samuel Flores est l’un des plus purs de la ligne Parladé et en toute logique, ces toros correspondent parfaitement au type de cet encaste.
Long et bas, le poitrail profond, il s’agit d’un toro un peu basto dont les cornes très développées donnent un type zootechnique très particulier. Du Parladé, il a conservé des formes grossières, qui le font souvent paraître plus lourd qu’il ne l’est. Sa petite taille encense également ce phénomène. Le Samuel Flores est un toro à l’ancienne, le tiers antérieur étant plus haut que le tiers postérieur.
La robe classique est le negro zaíno, mais sont également présents des toros castaños et de nombreux chorreados.


Comportement

L’influence Parladé est présente également dans le comportement en piste du Samuel Flores. Sa bravoure est virulente agrémentée d’une belle noblesse. Une de ses caractéristiques majeures est sa mobilité et notamment son galop, qui permet de transmettre une grande émotion en produisant une charge pesante.
Quant à la caste ardente des Parladé, elle s’est quelque peu diluée avec le temps, pâtissant des mauvaises périodes de la ganadería. Irrégulière certes, elle n’est toutefois pas toujours absente et garantit un combat des plus intéressants lorsqu’elle est présente.

 

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