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Ramón et Jaime Mora Figueroa passent pour être des meilleurs éleveurs de toro bravo que l'Espagne a connu. Après avoir mené avec grand succès le fer de leur mère la Marquise de Tamaron avant de le vendre au Conde de la Corte, ils participèrent activement aux fondations de l'élevage de Juan Pedro Domecq y Nuñez de Villaviencio, patriarche de la dynastie Domecq. En résumé, les deux frères ont construit les bases du toro moderne. En 1932, ils reprennent le fer de leur mère pour créer leur seconde ganaderia en achetant l'élevage de Francisco Garcia Natera, soit la moitié de l'ex troupeau de Antonio Garcia Pedrajas.
Après 1937, lorsque Juan Pedro Domecq y Diez prend possession du vieux fer de Veragua, les deux élevages évoluent conjointement. Les deux fincas étant voisines et les propriétaires beaux-frères, on imagine aisément leur étroite collaboration, à tel point que les frères Mora Figueroa marquèrent un temps leur bétail du V couronné, emblème du Duc de Veragua. A partir de 1943, le fer de Tamaron reprit ses droits et les toros sortirent auréolés de la devise bleu et jaune.
A partir de 1945 advient une période de transition, de nombreux propriétaires se succédant à la tête de la devise, ce qui n'est jamais bon signe. Tout d'abord le Comte de Antillón, puis le Marquis de Contadero en 1947, suivi du négociant taurin Salvador Nogueras en 1951 qui vend cette même année aux frères Domecq Rivero.
Installé sur la finca de "Martelilla" au sud de Jerez de la Frontera, c'est Pedro qui prend les rênes de la ganaderia qu'il annonce sous son titre de "Marqués de Domecq". Il construit ainsi son deuxième élevage de bravos, sa première expérience avec du bétail de Villamarta n'aura était que de courte durée puisque entamée seulement deux ans auparavant. Au bétail des Frères Mora Figueroa, il unit un lot important provenant de la finca "Jandilla" de son cousin Juan Pedro Domecq y Diez, soit sensiblement la même origine. En appliquant sa propre sélection sur les 600 têtes de bétail ainsi réunies, Pedro Domecq obtient rapidement un toro particulier : bas, profond (hondo), aux pattes courtes et très armé. En 1955, il change le fer et se présente à Madrid le 18 Mai 1966. Peu à peu la devise prend de l'importance pour devenir une référence à la fin des années soixante. Mais la décennie suivante voit la ganaderia marquer le pas, ses toros supportant difficilement leur poids et manquant cruellement de mobilité. Au décès du Marquis de Domecq, en 1979, c'est son frère Juan Pedro qui prend seul la direction de la vacada, ses quatre autres frères ayant pris des directions différentes. La devise s'annonce alors "Ganaderia Marqués de Domecq" pour que le titre ne soit plus confondu avec l'élevage. Gare à ceux qui omettraient de les distinguer, l'empresa du Puerto de Santa Maria dut se présenter devant les tribunaux pour un tel affront.
Plus que Juan Pedro, ce sont ses fils les Domecq y López de Carrizosa et plus particulièrement Gonzalo qui vont prendre en main la direction des opérations. Pour donner un second souffle à la devise, ils décident d'injecter du sang neuf et achètent de nombreux étalons d'origine Domecq (Juan Pedro, Salvador, Jandilla) et même des étalons de caste Nuñez (Manolo Gonzalez) pour rafraîchir le sang.
Depuis, les toros de la devise alternent des hauts et des bas, tandis que la ganaderia est explosée entre les fils de Juan Pedro Domecq Rivero, après son décès. D'un côté, Gonzalo et Juan Pedro ont créé avec la moitié de la ganaderia (300 vaches et 14 étalons) le fer de "Martelilla" en 1996, puis subdivisé le tout en créant en 1999 un nouveau fer, annoncé "Casa de los Toreros". Javier et Fernando ont eux conservé le fer et l'appellation d'origine, qu'ils ont depuis (2000) divisé en dessinant un fer dénommé "Toros de la casa Domecq" aussi complexe qu'inesthétique, heureusement rapidement rectifié. Cette devise est passé titulaire de l'UCTL en 2009.
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Les toros de la ganaderia Marqués de Domecq possèdent un type bien défini, forgé bien plus par la sélection des frères Domecq Rivero que par leurs origines. Lesquelles peuvent paraître complexes si on entre dans le détail, mais aussi, avec un peu plus de recul se résumer simplement au qualificatif de l'appellation : Domecq.
Entrons pour ceux qui le désirent dans les détails. De l'élevage de Fernando Parladé déclinent 4 lots dont deux interviennent dans la formation de la ganaderia. Dans ces deux rames, les frères Mora Figueroa eurent une influence considérable.
Tout d'abord, avec l'élevage de leur mère, la marquise de Tamaron, qui deviendra en 1920 la propriété du Conde de la Corte. Duquel dérive directement l'élevage de Juan Pedro Domecq y Nuñez de Villaviencio et de son fils Juan Pedro Domecq y Diez. Puis en 1932, Jaime et Ramon Mora Figueroa obtiennent la moitié de l'élevage de Antonio Garcia Pedrajas qu'il croiseront avec réussite à du bétail du Conde de la Corte. Les Mora Figueroa qui sont aussi les beaux frères des Domecq y Diez entretiennent, outre les relations familiales, une étroite collaboration ganadera. Les échanges sont d'autant plus facilités que les deux fincas sont voisines. Bref difficile de séparer les origines des deux devises.
En 1951, les six frères Domecq Rivero achètent la filiation du dernier élevage de Ramon Figueroa issu de la rame Pedrajas. Le troupeau compte alors 275 têtes, auxquelles ils ajoutent un lot de 333 têtes acheté à leur cousin les Domecq y Diez. Ainsi, les frères Domecq Rivero réunissent sous l'appellation "Marqués de Domecq" deux des quatre rames de l'élevage de Parladé.
Des six frères, c'est Pedro qui possède également le titre de "Marquis", qui a en charge l'élevage. Sa sélection va imprégner très vite une identité particulière à ses toros, d'autant plus que le troupeau est étoffé, ce qui favorise la vitesse du changement. Durant son règne, il utilise fréquemment des étalons du Conde de la Corte et de Juan Pedro Domecq pour rafraîchir le sang, mais conserve son troupeau en vase clos. Au décès de Pedro, en 1979, ses toros se sont tant métamorphosés que sa ganaderia est devenue un encaste.
Son neveu Gonzalo Domecq qui le relaie à la tête de la devise se trouve confronté au début des années quatre-vingt à une baisse de forme. Ses toros ne supportant pas leur poids et manquant cruellement de mobilité. Pour redonner un second souffle à sa devise, Gonzalo tente d'effectuer des rafraîchissements de sang. Il se tourne naturellement vers le sang Domecq de ses cousins et achète des étalons de Juan Pedro, Jandilla et Salvador. Mais il se tourne aussi vers Manolo Gonzalez et introduit deux étalons de race Núñez. Ainsi, il fait entrer une troisième rame de Parladé dans son troupeau. Précisément, celle créée en 1908 par Manuel Rincon et enrichie sous la tutelle de Carlos Nuñez avec du bétail de Villamarta et de devinez qui, les frères Mora Figueroa !
Elevages d'origine Ganadería Marquis de Domecq :
Elevages disposant de bêtes d'origine Ganadería Marquis de Domecq :
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