Puerto de San Lorenzo
Puerto de San Lorenzo

La famille Fraile est aujourd’hui une des familles d’éleveurs du Campo Charro les plus en vue. L’élevage du patriarche, Juan Luis, fut fondé dans les années 1950, mais aujourd’hui chacun de ses fils possède un empire et une main ne suffit plus pour compter les élevages de la famille. Si bien qu’il est parfois difficile de s’y retrouver.
Lorenzo Fraile Martín a conservé l’appellation et le fer historique pour élever son bétail d’origine Atanasio Fernández. Ses résultats sont irréguliers, côtoyant parfois l’élite avec des toros forts, braves et nobles, mais aussi les profondeurs obscures avec des lots affligeants de faiblesse. Cependant la ganadería est une des devises qui comptent, raflant les prix les plus prestigieux comme en 2010 avec le prix du meilleur lot de toro de la San Isidro.
A l’an 2000, un deuxième fer est né, celui de La Ventana del Puerto. D’abord de même origine Atanasio Fernández, le fer abrite depuis 2008 des Domecq. Plus précisément deux lignes menées séparément. D’un côté le Domecq de Salamanque, la ligne Adeanueva provenant de chez Loreto Charro (70 vaches) et de l’autre le plus classique Domecq andalou, ligne Jandilla – El Torreón, provenant de chez Monte la Ermita (80 vaches et 4 étalons).

Ancienneté : 25 Avril 1982
Devise : Incarnat et Jaune
Signal : Puerta à droite et Ahigarado à gauche
Propriétaire : Puerto de San Lorenzo, S.L.
Gérant : Lorenzo Fraile Martín
Fincas : "Justicia" - "Hornos de Sacristania"  Salorino"Puerto de la Calderilla"  Tamames
   Unión de Criadores de Toros de Lidia



Plus de 200 ans séparent la caste Jijón des Atanasio Fernández actuels du Puerto de San Lorenzo et seuls les annuaires taurins relatent encore la filiation. Gil Flores élevait ses Jijón à Vianos, dans la province d’Albacete. Il se présente à Madrid le 10 juillet 1815. Suivent de nombreux héritiers qui conservent les origines Jijón en effectuant de-ci de-là quelques croisements, pour finir entre les mains des Flores Albarrán en 1925. Suivant l’exemple de Vicente Martínez qui avait su raviver la flamme de ses Jijón par l’apport de sang Santa Coloma, les Flores Albarrán introduisent également ce sang en 1932 avec l’étalon ‘Gitano’. Ils ajoutent ensuite l’élevage de Eizaguirre (ou Izaguirre, suivant les sources) y Tejerina, quelques vaches de Bernardo Escudero (origine Albaserrada) et enfin l’étalon ‘Galán’, précisément de Vicente Martínez. Installés à Andujar dans la province de Jaén, les Flores Albarrán, comme la plupart des ganaderos de la région, verront leur bétail décimé durant la Guerre civile (1936-1939). Après le conflit, en 1946, ils restructurent la ganadería avec du bétail de Samuel Hermanos.
En 1956, l’élevage implose, les huit frères et soeurs récupérant chacun leur part. Seuls trois d’entre eux, Daniel, Juan Antonio et Pedro sont intéressés pour poursuivre le métier ; ils se groupent sous l’appellation des héritiers Flores Albarrán pour préserver le bien familial. Opération réussie puisque l’élevage appartient toujours à la famille.

Le lot de leur sœur Mercedes est quant à lui vendu en 1958 à Maria Cascón et José Luis Fraile Martín. Les deux époux changent le fer et repartent de zéro sous le nom du Puerto de San Lorenzo, laissant la direction des opérations à leurs fils, Juan Luis, Lorenzo, Nicolas et Moisés Fraile. Les frères choisissent d'abord de reformer la ganadería avec du bétail de Arturo Sánchez y Sánchez (100 vaches et 3 étalons), d’origine Infante da Câmara. En 1962, ils étoffent leur troupeau avec d’autres bêtes de José Infante da Câmara (50 vaches et trois étalons).

En 1976, mécontents des résultats, les Fraile décident de repartir sur de nouvelles bases et achètent la moitié de l’élevage de don Lisardo Sánchez. Ils éliminent toutes les bêtes d'origine portugaise et poursuivent la lignée Atanasio Fernández de don Lisardo en achetant en 1982 à don Arturo Gallego 30 vaches. Alors que les origines de la ganadería ne sont pas encore cimentées, elle trouve le succès au cours des années 1980. Peu à peu sa renommée augmente et les frères décident de fixer définitivement les origines en 1987 et 1988 en achetant, toujours à Atanasio Fernández, 100 femelles de moins de deux ans et 25 vaches de ventre.

En 1992, à la fin de la copropriété des quatre frères, débute l’explosion du fer du Puerto de San Lorenzo. Tout d’abord, Nicolas prend son indépendance sous l’appellation Valdefresno, Lorenzo conservant seul le fer familial. Puis en 1996, Nicolás dédouble son élevage pour créer la devise de "Fraile Mazas". La même année, Moisés, qui mène depuis 1987 sa propre devise, El Pilar, avec du bétail d’origine Domecq, revendique sa part de l’héritage familial et place sa fraction de l’élevage du Puerto de San Lorenzo à son nom. Enfin, Lorenzo fractionne à son tour sa propre ganadería en 1999, donnant ainsi naissance aux élevages de La Ventana del Puerto et de Doña María Cascón Martín. Ce dernier appartenant à son neveu Juan Luis Fraile Cascón.

 


Il est difficile de classer l’élevage du Puerto de San Lorenzo dans une catégorie d’encaste. Si on dissèque le sang, tout concorde et nous ramène à don Atanasio Fernández. Pourtant, en y résumer l’origine est une bien grosse approximation et revient à oublier les profondes mutations qu’ont subies, au fil des ans, les toros de l’actuelle devise.

En 1948, don Lisardo Sánchez y Sánchez est l’un des tous premiers éleveurs à acquérir du bétail de don Atanasio Fernández. Mais plutôt que de rester dans la droite ligne des produits de don Atanasio, Lisardo Sánchez va appliquer ses propres concepts de sélection. Ils s’appuie sur deux étalons, ‘Cartujano’ et ‘Claverito’, qui vont le porter sur le devant de la scène.
Quelques temps après, il fonde une seconde lignée d’origine Murube, par des achats successifs en 1955 et 1957 auprès de Fermin Bohorquez et d’Antonio Urquijo. Certains pensent que les deux rames d’origine Vistahermosa ont été mêlées, d’autres pensent au contraire qu’elles sont toujours restées indépendantes. Toujours est-il que Lisardo Sánchez obtient un type de toro très typé et distinct des classiques Atanasio, tant au point de vue morphologie que sur le plan caractériel. Plus bas, plus corpulent, plus armé, il développe une noblesse plus douce que son ancêtre. Malheureusement, il pâtit aussi de sérieux problèmes de force. La paternité de cette métamorphose est souvent attribuée à l’introduction de sang d’origine Murube, mais il se peut également que les différences soient tout simplement le fruit du temps.

Dès les années cinquante, la devise obtient une grande renommée, triomphant entre autres à Salamanque, Barcelone, Séville et Bilbao. Réussite qui attirera plus tard de nombreux ganaderos du Campo Charro, au point de créer un sous-encaste des Atanasio Fernandez, le bien nommé « Lisardo ».
Au décès de don Lisardo, l’élevage passe sous la gouverne de ses enfants et neveux. Après quelques ventes, son neveu Lisardo Sánchez Rajal prend seul la direction de la vacada qui perd peu à peu de son lustre, souffrant principalement de problèmes de force. Endetté, Benjamin Vicente Gallego, plus connu sous l’apodo « El Rubio de Golperas », vient lui apporter son soutien financier à de nombreuses reprises.

L’une des plus grosses vente ira aux mains des frères Fraile qui en 1976 récupère pas moins de la moitié de l’élevage de Lisardo Sánchez. Ils fondent là l’origine de leur fer du Puerto de San Lorenzo tout en injectant du sang pur Atanasio Fernández pour corriger les problèmes de force. Ils introduiront, tout d’abord en 1982, 30 vaches de Arturo Gallego, puis 50 añojas, 50 becerras et 25 vaches de ventre de la maison mère entre 1987 et 1988. Les frères Fraile, à partir de ce mélange Atanasio Fernández, ont créé un toro fort, très armé, doté d’une importante noblesse. Leurs toros, par leur type bien particulier, ont marqué les trente dernières années et s’il fallait leur coller une étiquette, on choisirait "Puerto de San Lorenzo". C’est sûrement là la plus grande reconnaissance pour un ganadero


Elevages d'origine Puerto de San Lorenzo :

 
 

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