Manuel Assunçao Coimbra
Manuel Assunçao Coimbra

La famille Assunção Coimbra est l’une des plus célèbres du Portugal en matière taurine. Les hommes s’y passent le virus de père en fils. D’abord João, puis Manuel et Joaquim, puis Manuel le fils de Manuel et maintenant son fils. Après une courte parenthèse sous la gouverne de José Luis Vasconcelos de Sousa, la famille a repris la main en 1995. La souche Parladé est depuis le début associée aux Assunção Coimbra mais désormais dans sa version la plus moderne : le Juan Pedro Domecq. La devise fait peu lidier en spectacles avec picadors et se concentre sur les touradas, mais peut-être qu’avec ce renouvellement elle va voguer vers d’autres ambitions.

Ancienneté : -
Devise : Noir et Blanc
Signal : Hendido à chaque oreille
Propriétaire : Manuel Mendes de Assunçao Coimbra
Gérant : Manuel Maria Pinto
Fincas : "Herdade do Marmeleiro"  Chamusca-Santarem
   Unión de Criadores de Toros de Lidia





Crédits photographiques : Terre de Toros  

 

Si vous consultez l’annuaire de l’U.C.T.L., association dans laquelle est inscrite cette vacada portugaise, vous pourrez croire que la ganadería de Coimbra est toute jeune avec sa petite dizaine d’années. Pourtant, il s’agit d’une devise portugaise traditionnelle dont la tutelle se perpétue de père en fils, depuis plusieurs générations.

Le premier ganadero fut João Assunção Coimbra, qui, âgé de la quarantaine, débute dans le bravo en 1905 avec un fer à ses initiales. Il se penche alors sur du bétail local et achète au Conde de Sobral 250 têtes. Après des tientas dites « scrupuleuses », João ne conserve qu’une centaine de bêtes dont les étalons ‘Castelo’ et ‘Navegante'. L’élevage connaît rapidement une belle réussite et s’inscrit parmi les meilleurs de son pays, récoltant de nombreux prix de concours. Durant la temporada de 1931, il fit lidier 38 toros, les robes caractéristiques étant le negro, le castaño, le cárdeno et le berrendo.
À partir des années 1920, João Assunção Coimbra effectue de nombreux rafraîchissements de sang ou apports. L’objectif est sans doute d’orienter la lidia de ses toros vers la corrida à pied et de délaisser les courses à cheval. Ainsi seront ajoutés du desecho de la marquise de Tamarón en 1921 et un étalon de Infante da Câmara. Mais les résultats furent sans doute peu probants puisqu’à partir de la saison de 1932, ce bétail fut réservé en exclusivité aux spectacles de rejón.

L’année 1931 fut charnière, puisque cette année-là, João acquiert pour ses deux fils, Manuel et Joaquim, l’élevage lusitanien de José Martinho Alves do Rio. Ce bétail, d’origine Parladé par Tamarón, venant constituer une seconde ligne, élevée en toute indépendance du vieux sang Sobral. Le tout est marqué du même fer et orné d’une devise rouge et blanche, permutation des couleurs de l’ancienne devise pour conserver les couleurs de José Martinho Alves do Rio. À partir de ce bétail espagnol de la meilleure origine qui soit, Manuel et Joaquim se préparèrent à attaquer le marché espagnol. Ainsi, ils font leur début à Barcelone le 8 octobre 1933 et vont lidier de nombreuses corridas en Espagne. Le nom de Coimbra devient peu à peu familier des aficionados.
À partir de 1959, Manuel poursuit seul et introduit un étalon d’Atanasio Fernández, encore du pur Parladé, mais dans un type différent. Les années 1960 seront celles de la consécration avec comme révélateur Madrid où la devise fait la présentation de son nouveau fer, Manuel seul, le 5 mai 1963. Ce jour-là, ‘Misionero', cárdeno salpicado, fit grande impression. La ganadería’ est répétée l’année suivante et ‘Clarín' obtient les honneurs de la vuelta al ruedo. L’année suivante, ‘Jabato', magnifique salpicado, rafle le prix du meilleur toro de la San Isidro 1965.

En 1980, la famille Coimbra est contrainte à la vente et c’est José Luís Vasconcelos y Sousa d’Andrade qui devient propriétaire et qui change le fer. Il se présente à Madrid le 17 octobre 1982 avec une novillada. L’homme saura conserver le meilleur de ses Atanasio - La Corte pour s’offrir de beaux succès, comme la vuelta al ruedo de ‘Avelar’ en 1994 à Barcelone ou celle du novillo ‘Presumido' en 1997 à Arnedo, ville où la devise remporta le prix du meilleur élevage en 1989. Bien que le señor Vasconcelos conserve son bien, il cédera en 1995 un lot de bêtes à Manuel pour lui permettre de reconstruire l’histoire. Désormais, ce n’est plus Manuel Assunção Coimbra, mais son fils, Manuel Mendes de Assunção qui gère la ganadería. Tout semble identique exceptée la devise qui devient noire et blanche. Les origines anciennes des Coimbra sont enrichies par deux rafraîchissements de sang : des vaches d’origine Atanasio Fernández via Louro Fernandes de Castro en 1996 puis un étalon du Conde de la Corte marqué du fer de Maria Olea.
Ce n’est que tardivement que la devise adhère à l’U.C.T.L., elle y entre en 1998 et devient titulaire en 2007. En 2009, l’élevage se présente à Céret et fait bonne impression. S’en suivent quelques prestations en France puis plus rien. Les yeux de la famille Assunção Coimbra sont ailleurs, leur regard se porte comme tant d’autres sur le sang Domecq et ils créent une seconde ligne avec des bêtes provenant de Las Ramblas et El Freixo. Puis la ligne traditionnelle est éliminée, les Domecq restent seul.
En 2016 Manuel Mendes de Assunção décède à seulement 58 ans. Fidèle à la tradition c’est son fils qui reprend les rênes de l’élevage constituant la quatrième génération d’éleveurs mais désormais le romantisme s’est envolé.

 
 

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