Voilà maintenant plus de deux décennies que www.terredetoros.com compile des données. Une compilation de plus de 50 000 toros, qui permet aujourd’hui d’observer l’évolution des encastes.
2004
Il y a vingt ans, si on simplifie un maximum, les encastes visibles étaient le Domecq (40%), ses dérivés Domecq-Nuñez (13%) tels par exemple les Torrestrella ou Cebada Gago, les Nuñez (15%), Atanasio Fernández (9%) et enfin les Santa Coloma (7%). L’ensemble des autres encastes (16%) représentaient un segment équivalent à ces 5 têtes d’affiches.
2023
En vingt ans, le nombre de toros lidiés a considérablement chuté (-34%) et seules deux rames ont vu leur nombre légèrement augmenter.
Ce qui explique par effet mécanique la perte de la diversité. Désormais, on peut restreindre la gouvernance a deux encastes, les Domecq (62%) et les Santa Coloma (11%). Tous les autres encastes ont perdu de leur visibilité.
Surnage de cette mer invisible les Domecq-Nuñez (6%) et les Nuñez (7%), tandis que les Atanasio Fernández (2%) sont passés du statut de tête d’affiche à celui d’encaste minoritaire.
Outre la chute en termes de parts de marché (entre 5% et 10%), le nombre de bêtes lidiées de ces divers encastes s’est littéralement effondré.
Moins 83% pour les Atanasio Fernández qui ne sont pratiquement plus représentés que par la branche Lisardo Sánchez de la famille Fraile. L’encaste qui faisait combattre 334 toros en 2004, a fait lidier seulement 58 toros en 2023. Une bonne part de ceux-ci (28) sont sortis dans des arènes de première catégorie, phénomène qui tel un effet d’optique accentue leur visibilité.
L’encaste Domecq-Nuñez subit un déclin similaire (-72%) avec seulement 141 toros lidiés en 2023 contre 498 en 2004.
Même si la plupart des élevages estampillés Domecq détiennent une part de sang Nuñez, cet encaste défini par un équilibre de ces sangs ne semble plus à la mode. Le gradient tend de plus en plus sur le Domecq (Torrealta) et les élevages qui gardent un certain équilibre ne sont plus à la mode (Torrestrella).
La trajectoire des Nuñez (-70%) est symétrique avec la décadence de ses étendards, tels Gabriel Rojas, les héritiers de Carlos Nuñez et Manolo Gónzalez ou Carriquiri. Pour 566 toros lidiés en 2004, ils furent seulement 167 en 2023. Reste Alcurrucén et José Luis Pereda qui permettent à l’encaste de conserver une petite importance.
Même s’il ne s’agit pas d’un encaste, la catégorie autre, qui regroupe l’ensemble des autres encastes présente une baisse considérable (-52%). La vingtaine d’encastes dits « minoritaires » n’a fait lidier que 301 toros en 2023 contre 623 en 2024. Nombreux sont les encastes qui furent autrefois d’importance à faire un zéro : Manuel Arránz, Urcola, Contreras, Pedrajas, Pinto Barreiros.
Le cas de l’encaste Santa Coloma est atypique. En 2004, il s’agissait de la plus faible des têtes d’affiche avec une visibilité qui devait beaucoup au nombre important de toros de la branche Albaserrada lidiés en première catégorie (130). Sur ce secteur le groupe Santa Coloma présentait déjà une représentation de 12% (15% en 2023). En vingt ans, le nombre de toros lidiés a augmenté de 9% et sa part de marché globale a pris 4% pour atteindre les 11%. Il est aujourd’hui le seul groupe réellement visible à côté de l’ogre Domecq.
Le groupe est constitué de plusieurs encastes, Coquilla, Graciliano, Buendía, Albaserrada, Saltillo et ceux qui mélangent ces origines. Mais seules les lignes Buendía et Albaserrada trouvent une réelle portée. Si l’encaste Albaserrada se maintient ou diminue légèrement, c’est le renouveau de la ligne Buendía (41 toros en 2004 contre 112 toros en 2023) porté par l’élevage de La Quinta qui permet cette croissance.
Terminons par l’inévitable encaste Domecq qui pèse désormais 62% du marché. Sa domination est identique en première catégorie et sa richesse en nombre d’élevages ne devrait que faire augmenter ces chiffres dans les prochaines années. Cependant, au regard de sa domination sur le marché, sa croissance en terme de toros combattus sur les vingt dernières années reste faible (3%).
