Formé en 1873 par Fernando de la Concha y Sierra, cette devise est une des légendes de la cabaña brava espagnole. Les deux veuves qui ont succédées à Fernando n’y sont pas étrangères, tout au contraire. Leur caractère bien trempé donnera naissance à une multitude d’histoires qui élevèrent la légende. A partir de 1966 et du décès de Concepción de la Concha y Sierra, la ganadería va souffrir d’une longue période d’instabilité. Et a vrai dire elle ne s’est jamais arrêtée.
La famille García-Palacios installée dans la province de Huelva terminera le siècle passé, avant que Jean-Luc Couturier ramène sur un coup de tête les Concha y Sierra en France en 2013. Notre nouveau ganadero s’investie à fond dans sa quête de sauvetage de cet encaste unique. Partit avec 80 vaches et 3 étalons, il travaille principalement sur l’état sanitaire du troupeau et l’ouverture des familles afin de réduire la consanguinité. Une tâche accomplie, puisqu’en 2021 lorsqu’il revend le troupeau on ne dénombre pas moins de 22 familles.
José María López López, son dernier propriétaire en date ramène la célèbre devise en Espagne. Installé dans la province de Guadalajara, cet ex torero dispose déjà de deux fer, celui de son père José María López de la Torre et « El Uno ». Mais les sorties de ses bêtes en spectacles avec picadors sont plutôt discrètes, sa réputation tenant surtout à ses fameux cabestros qui courent chaque années dans les rues de Pampelune. Plus qu’une ganadería, Concha y Sierra est une caste, un trésor génétique qui rassemble les derniers descendants d’une des plus fameuses rames de la caste Vázquez, souhaitons à José María López López d’en prendre grand soin.