El Montecillo
El Montecillo

En 2005, Francisco Medina cède la ganadería de “El Ventorillo”, alors au sommet de l’escalafón ganadero à Fidel San Román. Cette vente surprend le monde taurin, jusqu'à sa famille. Mais Francisco n’en a pas fini pour autant avec le monde du bravo et entreprend un nouveau projet.

Francisco Medina conserve 70 vaches non tientées et 4 étalons auxquels il ajoute du bétail de Sotillo Gutiérrez, Antonio Arribas, ainsi qu’un étalon de Montealto. L’argent de la vente de El Ventorillo lui permet de gérer son nouveau troupeau comme il l’entend, pratiquement sans contraintes financières. Le troupeau s’agrandit rapidement et la devise fait de la plaza de Las Ventas à Madrid son arène fétiche. Décédé en 2019, l’élevage passe aux mains de son neveu, David Sánchez Medina, qui l’épaulait depuis plusieurs années déjà. Puis en 2022, l’élevage, la finca et le fer sont cédés à la famille Lorente de Ossa qui souhaite poursuivre dans la ligne de son créateur et avec l’ambition d’élever un toro noble, mais bien présenté et de caractère.

Ancienneté : 17 Mai 1996
Devise : Vert et Blanc
Signal : Horquilla à chaque oreille
Propriétaire : Lorente de Ossa
Gérant : Víctor Guijarro
Fincas : “El Montecillo”  Orgaz
   Unión de Criadores de Toros de Lidia



Francisco Medina Aranda est originaire de la région de Tolède. Né en 1933 à Pulgar dans une famille nombreuse, Francisco s’intéresse au toreo, comme tous les garçons de son âge. Il débute par les fêtes populaires de la région, puis, entraîné par son ami Mariano Serrano, il se présente comme novillero. Malheureusement, sa carrière de novillero est écourtée du fait de nombreuses graves blessures. La première survient en 1955 dans les arènes de Carabanchel, où un novillo du Duc de Osuna lui transperce le pied droit. En 1959, le jour de sa présentation à Madrid, il finit à l’infirmerie, le muscle de la jambe gauche largement ouvert. Un an plus tard, en 1960, à Talavera de la Reina, un novillo lui ouvre à nouveau cette jambe, mettant un point final à sa carrière de torero. Très affecté, il part pour l’Allemagne où il se noie dans le travail. Durant trois années, il ne lèvera pas la tête pour finalement revenir en Espagne avec un petit pécule qui lui permet de s’engager dans le monde des affaires.

En 1970, associé avec son ami Mariano Serrano et avec Antonio Moreno, ils montent la société Anframa, une entreprise d’emboutissage de métal qui manufacture également de l’or. L’affaire est florissante et existe encore aujourd’hui. Pour l’anecdote, elle confectionne en exclusivité les cadeaux distribués lors du Mondial de football 2022 au Qatar. Anframa permettra à Francisco Medina de s’infiltrer dans le grand monde. Grâce à sa relation commerciale avec le Corte Inglés, il se lie d’amitié avec son directeur Ramón Areces avec qui il partage la passion de la chasse. Sa première finca “El Borril” fut dédiée à cette passion, mais son rêve restait le bétail brave. Une fois amassées les liquidités suffisantes, il achète la propriété de “Robledo de los Osillos” proche du parc naturel de Los Yebenes. Ses premières vaches sont d’origine Santa Coloma, son encaste préféré. Ainsi, il débute avec 30 vaches de Hernández Pla. Il ajoutera ensuite des vaches de Los Eulogios qui était à cette époque également d’encaste Santa Coloma. Francisco Medina commence à faire sortir son bétail dans les années 1980 dans la zone de Tolède, mais son ambition est toute autre. Il vise plus grand et pour s’accomplir ambitionne l’encaste Domecq. Mais pas un Domecq délayé, Francisco souhaite puiser à la source, là où la qualité est à son apogée, mais il sait aussi que cette exigence a un coût très élevé, alors il patiente.

En 1992, il ramène de Castillo de las Guardas 150 vaches et 4 étalons marqués du prestigieux fer de Juan Pedro Domecq. Il achète alors à Domingo Hernández, le fer de Amelia Pérez-Tabernero et entre à l’U.C.T.L. C’est le début de la ganadería de El Ventorillo, nom de sa seconde finca, toujours dans les environs de Los Yebenes, qu’il vient d’acquérir pour loger convenablement son troupeau. A l’origine, Paco Medina avoue détenir très peu de notions sur le métier d’éleveur mais il apprend très vite. Parti avec l’idée de faire briller les toreros, il se centre peu à peu sur des notions plus toristas. Il change d’objectif et préfère ambitionner l’azulejo de la meilleure corrida de la San Isidro dans les arènes de Las Ventas. Son implication et son intuition vont faire des merveilles et placer la devise de El Ventorillo tout en haut de l’escalafón et ce, en seulement une décennie.
Pourtant, en 2005, Paco Medina vend l’élevage de El Ventorillo et sa finca de “Robledo de los Osillos” à Fidel San Román. Il ne s’étendra pas sur les circonstances de cette vente, si ce n’est qu’il en avait nullement l’intention mais que ce fut une offre de celles qui ne se refusent pas. En moins de cinq minutes l’affaire fut conclue, surprenant l’ensemble du monde taurin, sa famille et lui-même. Il ne cessera jamais de regretter cette décision. Fidel San Román, n’ayant aucune connaissance taurine s’est entouré de professionnels déficients propulsant progressivement l’élevage vers le déclin. Francisco, invité fréquemment aux tientas eut le temps de s’en rendre compte de ses propres yeux et cela l’affectait considérablement. En 2020, la ganadería finit par partir au matadero.

Francisco Medina n’effaça pas pour autant toute son œuvre puisqu’il se réserva 70 vaches non tientées et 4 étalons pour construire son nouveau projet. La vente, en dépit d’un non sens taurin, remplit ses poches et un tel pactole allait lui faciliter la mise en place de sa nouvelle aventure et lui permettre pratiquement tous les caprices. Le premier fut d’acquérir un grand nombre de vaches non tientées (300), qu’il puisa dans des élevages d’origine Domecq y Diez comme Sotillo Gutiérrez, le Conde de Mayalde ou Antonio Arribas, le bétail de cette dernière comptant parmi ses préférés. Un autre de ses caprices fut de faire congeler de nombreuses paillettes de sperme. Il disposait de paillettes de pratiquement tous ses grands toros et en vendit grand nombre aux Amériques. Francisco aimait vivre au campo, à proximité de sa passion. Là, il pouvait vivre au contact du toro brave, il aimait beaucoup cela, mais considérait aussi qu’il s’agissait de la meilleure façon de produire de bon toros. La trajectoire de sa nouvelle ganadería se centre sur Madrid où elle fait combattre la majorité de ses novillos et toros. Malheureusement pour lui, Francisco Medina n’y décrochera jamais aucun prix. Repartir de 0 à presque soixante-dix ans n‘est pas chose simple. Sur ses terres l’accompagnait son petit-fils David Sánchez Medina qu’il choisit comme son successeur, espérant voir se poursuivre son œuvre après sa mort. David poursuivit en effet le projet à partir de 2019, date du décès de Paco Medina. Mais l’aventure fut de courte durée, puisque dès 2022 il revendit l’intégralité de la ganadería à la famille Lorente de Ossa.

 
 

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