Alcurrucén
Alcurrucén

Les frères Lozano Martín sont des Taurinos très influents. Pablo, José Luis et Eduardo ont touché à toutes les facettes du monde du toro : toreros, apoderados ou empresario à la tête des arènes les plus importantes du monde durant vingt ans, ils entreprirent leur première ganadería au milieu des années 1960. Après une période d’apprentissage, ils créèrent la devise de Alcurrucén en 1982 avec du bétail de Carlos Nuñez.
Leur fer va rapidement prendre de l’importance et jouir d’une belle renommée, pour devenir l'élevage phare de l’encaste Nuñez. Dans les années 1990, il remporte les prix les plus convoités : meilleur toro à Séville lors de la Feria de Abril 1995 et meilleur toro de la Feria de SanIsidro en 1997.

Des succès qui vont permettre à l’élevage de s’étoffer. De 200 vaches en 1982, l’élevage en compte 340 en 1995 puis 1000 en 2004. Cette prolifération démesurée va inonder le marché. Cependant, à côté de toritos décastés cohabitent de grands toros, braves et encastés qui font de la devise une garantie de sérieux dans les arènes de première catégorie. Ombre et lumière.

Les trois frères se partagent trois fers qui ne font qu’un. L’étendard d’Alcurrucén est au nom de Pablo, le fer de Lozano Hermanos créé en 1996 est placé sous la direction de Eduardo et enfin la devise El Cortijillo formée en 2001 est gérée par José Luis.

Ancienneté : 18 Juin 1989
Devise : Bleu céleste et Noir
Signal : Hendido à chaque oreille
Propriétaire : Alcurrucén, S.L.
Gérant : Pablo Lozano Martín
Fincas : "La Mudiona"  Alcollarin"Egido Grande"  Navalmoral de la Mata"La Cristina"  Olivenza"El Cortijillo"  Urda
   Unión de Criadores de Toros de Lidia





Crédits photographiques : Terre de Toros - Patrick Constantinides  

 

L'élevage d'Alcurrucén dérive historiquement de la branche Benjumea, c'est-à-dire de la caste Vázquez. Mais il n'est pas nécessaire de remonter si loin pour conter l'histoire de la ganadería. Sa formation remonte en 1942, lorsque Juan Sánchez Tabernero achète du bétail de Lorenzo Rodríguez, origine Parladé, à Benito Martín Rodríguez. Juan Sánchez Tabernero est installé dans le Campo Charro, comme son nom le laisse présager. Il crée alors un nouveau fer, largement inspiré de celui de Lorenzo Rodríguez, puisque seule une rotation de 45 degrés les différencie.

Don Francisco Ramírez Bernaldo de Quiros achète l'élevage en 1950. Trois ans plus tard, à son décès, ses trois fils et sa veuve se le partagent, Francisco conservant le fer. Isabel insère du bétail d'origine Atanasio Fernández et marque le tout de son nouveau fer, un I inséré dans le fer familial. Elle vendra le fer en 1966 aux frères Lozano.

Les Lozano Martín sont nés à Alameda de la Serna dans une forte ambiance taurine. Leur père, Manuel Lozano était vétérinaire de profession et ami intime de Domingo Ortega. Bercés par les histoires de toros, ils tenteront tous, excepté Eduardo, de devenir toreros. José Luis sera novillero tandis que Pablo et Manolo seront toreros d’alternative, ce dernier étant celui de meilleur cartel. Après le temps du toreo, ils se reconvertirent avec succès dans l’apoderamiento où ils connurent leurs premières heures de gloire avant de poursuivre leur succès en tant qu’empresa. Leurs ambitions les menant au sommet, la direction des plus grandes arènes du monde : Madrid. L’activité ganadera de la holding fut toujours traitée à part, un domaine de labeur mais de peu de rendement qui nécessite maturité et patience, expliquent les Lozano.
Pablo, José Luis et Eduardo débutèrent donc en 1966 aux côtés de l’un de leurs toreros, Palomo Linares. L’élevage nommé La Jarilla est d’abord constitué avec du bétail de Doña Eusebia Galache. Puis, influencé par Palomo Linares, ils penchèrent vers le Graciliano en 1969 avec un autre fer inscrit au nom du torero. Mais c’est finalement vers l’encaste Nuñez qu’ils se tournent en achetant 200 vaches de la maison mère en 1982.
Ce sera Pablo qui prendra la responsabilité de choisir les vaches. L’ex-torero avait gardé une relation particulière avec la famille Nuñez qu’il considérait détenir le meilleur sang de toute la cabaña brava. Son choix s’est fondé sur le type, sélectionnant les vaches une à une du haut de son cheval, sans jamais s’appuyer sur les livres de la ganadería qui lui étaient pourtant grand ouverts. La famille Nuñez se comporta très bien avec les nouveaux ganaderos, leur prêtant deux de leurs étalons majeurs durant trois années : ‘Bocineto’ et ‘Alcaparrosa’, pères des premiers étalons de la nouvelle marque : ‘Cigarrero’ et ‘Manchoso’.
L’élevage est nommé « Alcurrucén » du nom de leur première finca située dans la province de Cordoue. Pablo Lozano va orienter exclusivement sa sélection sur la ligne Rincón, rares sont les vaches de Villamarta et leur sang va rapidement être absorbé. Des assortiments pertinents puisque la génétique choisie constitue une base solide et la devise se présente à Madrid le 18 juin 1989. Dès le début des années 1990, ils rencontrent un fort succès et obtiennent des prix importants dans les arènes de première catégorie. Le cœur de l’élevage est désormais « Egido Grande » situé en Estrémadure où le troupeau atteint au début des années 2000 les mille vaches. Une dimension que bien peu de ganaderos ont atteint, mais aussi une taille indispensable pour parvenir et rester dans l’élite, comme se plaisent à marteler les Lozano.
Une folie des grandeurs qui va peut-être aussi coûter des déconvenues dans ces années d’ultra-production où près de 200 toros seront lidiés par temporada. De fait, avec autant de sorties, on compte tous types de comportements et les succès vont se diluer. Cependant, dans les arènes de premier plan, la devise sait maintenir le sérieux et remporte des succès indiscutables dans les arènes les plus exigeantes comme Madrid ou Bilbao. Avec la crise de ces dernières années, il semblerait que les Lozano soient revenus à plus de mesure et la balance ne s’en porte que mieux.
L’expansion de la ganadería s’est accompagnée par la multiplication des fers. En 1996, le dédoublement d’Alcurrucén a donné naissance au fer des "Lozano Hermanos". À titre anecdotique, cet élevage sera le premier à acquérir son ancienneté (19 mars 1999) alors qu'il n’était pas encore inscrit à l'U.C.T.L. comme ganadería aspirante. Privilège d’empresa ganadera. Puis en 2001, ce sera la création du fer de El Cortijillo.

 

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