Crédits photographiques : Terre de Toros  

Née en 1957 en Algérie, Marie-Pierre Callet n’était pas prédestinée au monde de la tauromachie. Elle passe son enfance dans le Gard, à Uzès, à quelques kilomètres au nord de Nîmes. Mais son premier contact avec le monde des toros n’interviendra que bien plus tard. Dans les années 1980, son compagnon, Philippe Callet, très aficionado l’amène à Arles voir sa première corrida. Ce ne sera pas le coup de foudre, loin de là, sortant avant la fin du spectacle très émue et avec un sentiment plutôt désagréable. L’histoire aurait dû s’arrêter là, comme c’est le cas pour bon nombre de personnes. Mais à l’inverse, cette expérience intrigue Marie-Pierre. Elle lui donne à réfléchir : comment un tel spectacle peut passionner autant de personnes, au premier rang desquelles se positionne son mari. Ses investigations vont la faire s’approcher des toros et, très vite, elle comprend, se passionne et devient à son tour une fervente défenseur de la tauromachie. Le couple désire même aller plus loin et s’investir dans l’élevage. En 1993, ils achètent le fer de Perez y Sola, inscrit à l’A.G.L, qu’ils peuplent avec des vaches et étalons de Fermín Bóhorquez et Manuel Vidrié. L’élevage est également inscrit à l’Association Française des Éleveurs de Taureaux de combat sous le titre de “Malaga”, le nom de leur propriété installée aux portes des Alpilles.

Le bétail brave n’arrive pas seul, l’accompagnent plusieurs chevaux, car Marie-Pierre ambitionne d’apprendre l’art du rejoneo. Elle débute en juillet 1993 et torée plusieurs fois par an jusqu’en août 2000 où elle prend son alternative aux Saintes Marie de la Mer et met un terme à sa carrière. Lui succédera son fils, Pierre Henry Callet, qui officiera en qualité de rejoneador les temporadas 2003 et 2004. Diplômé de l’école de commerce de Montpellier, Pierre Henry rejoint ses parents en 2005, lors de la création de la société Caltoros. La famille se lance alors dans l’organisation de spectacles taurins et prend rapidement des parts de marché, puisqu’elle sera mandatée par les arènes d’Alès, Collioure, Aire sur l’Adour, Saint-Remy, le Grau du Roi et Saint-Gilles.

À partir de 2007, Philippe et Marie-Pierre Callet laissent les rênes de l’élevage à leur fils Pierre Henry. Marie-Pierre se lance alors en politique où elle fait carrière, allant jusqu’à occuper le poste de Vice-Présidente du Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône.
Côté élevage, avec Pierre Henry, changement de direction. Dès 2011, du bétail d’origine Domecq vient côtoyer les Murube, avec l’ambition de remplacer ces derniers à terme. Ce sont 40 vaches pleines marquées du fer de Domingo Hernández qui arrivent de Salamanque. Avec elles pas d’étalons, mais un eral non tienté qui finira chez Fano. Il ajoute une dizaine de vaches de son beau-père, Bruno Blohorn (origine Jandilla) ainsi qu’un étalon. Un autre étalon est du fer des frères Galon, il fut indulté aux Saintes Marie de la Mer et un troisième porte le fer de Sébastien Castella d’origine Nuñez del Cuvillo. La première sortie est des plus choisie puisqu’il s’agit d’un concours de ganaderías à Arles où le novillo ‘Mudo' est primé d’une vuelta al ruedo et remporte le prix du meilleur novillo. S’en suivent des sorties encourageantes. Le troupeau reste modeste, une cinquantaine de vaches, mais adapté à son marché.

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