Hermanos Domínguez
Hermanos Domínguez

Adrián et Enrique Domínguez ont hérité de leurs aînés la passion du toro et avec elle, une ganadería de toros ou plutôt, une ganadería de « vaches », car la spécialité familiale comme dans presque toute la Navarre est d’élever des vaches destinées aux fameux « festejos populares ». Mais les deux cousins ne comptent pas en rester là, surtout Enrique, véritable amoureux des encastes Santa Coloma et Saltillo. Alors, en 2010, lorsqu’il apprend que l’élevage de Jesús Pérez-Escudero est à la vente, il saisit l’opportunité. Depuis, les deux cousins abritent sous un même fer les « Domínguez » qu’ils réservent aux spectacles de rues et les « Escuderos » qu’ils ambitionnent de mener un jour dans les ruedos.

Ancienneté : -
Devise : Rouge, Jaune, Rouge
Signal : Despuntadas à chaque oreille
Propriétaire : Enrique Domínguez Cirauqui y Adrián Domínguez Martínez
Gérant : Enrique Domínguez Cirauqui
Fincas : "La Plana" - "El Ontinar" - "SotoAlto" - "Amatria"  Funes
   Asociación de Ganaderías de Lidia



La famille Domínguez n’est pas novice dans l’élevage de bétail brave, les éleveurs actuels, Adrián et Enrique, ne représentent pas moins que la troisième génération de ganaderos. Le patriarche, José Domínguez Martínez, a débuté en 1962 en assemblant du bétail de différents éleveurs. De cet assemblage ressortent la caste Navarraise ainsi que la caste Santa Coloma qui va devenir le point d’ancrage de l’alchimie de la famille Domínguez. Si bien qu’elle va créer un encaste propre, le «Domínguez», peu connu sur le territoire ibérique de la tauromachie à pied mais très courtisé des amateurs de spectacles populaires où le bétail des Domínguez, encasté et sérieusement présenté est une garantie d’émotion.
José va construire peu à peu l’élevage. D’abord comme une ganadería libre de toute association d’éleveur, avant d’entrer en 1973 à l’A.G.L., second groupe d’éleveurs, en achetant le fer de Pascuala Superviola Zudaire. Dix ans plus tard (1983), il lègue son bien à ses quatre fils (Pedro, Ignacio, Angel, Enrique), les Domínguez Guendulain qui font lidier sous l’appellation « Hermanos Domínguez ». La dernière passation de main eut lieu en 1994, date depuis laquelle Adrián et Enrique dirigent la vacada.
Les «festejos populares» représentent le moteur financier de l’élevage avec plus de cent sorties par an. Cependant, les Domínguez n’ont jamais oublié les fondamentaux car ils pratiquent toujours un mode de sélection identique à celui des élevages de corrida. Une rigueur qui explique sans aucun doute les bons résultats de l’élevage. Enrique avoue penser à la tauromachie à pied depuis sa plus tendre enfance. Mais l’élevage est un chemin de patience et il a attendu le moment opportun, conjugaison d’une situation économique propice et d’une maturité professionnelle pour l’envisager. Ainsi, en 2010, il saisit l’opportunité d’acheter l’élevage de Jesús Pérez Escudero. L’achat comprend uniquement le bétail (200 vaches et 2 étalons), Jesús Pérez Escudero se réservant son fer dans l’espoir de repartir un jour. Cette ganadería du Campo Charro, située à Tenebrón aux abords de Ciudad Rodrigo, est d’origine Santa Coloma et présente schématiquement deux lignes: Saltillo et Coquilla. Le choix ne s’est pas opéré par hasard. Enrique est un amoureux de l’encaste Santa Coloma et plus particulièrement de l’ascendance Saltillo. Observer les vaches de sa nouvelle ganadería suffit à vous persuader de sa passion et à vous convaincre qu’il s’agit bien là du rêve de sa vie. Si l’élevage de Pérez Escudero possède un des meilleurs sangs de la cabaña brava, il souffrait ces dernières années d’un manque de suivi. Cela faisait huit ans par exemple que les tientas n’avaient pas été pratiquées. De ce fait, le premier travail d’Enrique et d’Adrián consista à jauger le niveau de leur acquisition. Sur les deux cents vaches achetées, ils se contentèrent de ne garder que les quarante meilleures. Le bétail n’ayant pas été accepté lors des tientas vint enrichir l’élevage familial destiné aux spectacles populaires. Les résultats sont irréguliers, comme on est en droit de l’attendre dans pareil cas, mais Enrique demeure dans l’ensemble très satisfait car des vaches «de grandes notes» sont déjà sorties du lot.

 


La famille Domínguez a racheté l’élevage de Jesús Pérez-Escudero en 2010. Reprenons donc les origines complexes de cette ganadería.
Il est très difficile d’y voir clair sur les origines des élevages de seconde, les données historiques étant particulièrement rares. À cette complexité première s’ajoutent quelques rumeurs qui viennent perturber ce que l’on considérait pour acquis. Si ce flou artistique est vrai pour la plupart des élevages de petite catégorie, il l’est d’autant plus concernant les origines de l’élevage de la famille Pérez Escudero. On est ici sans aucune ambiguïté en plein Santa Coloma / Saltillo, mais de quelle rame ? et par quelles provenances ? Le mystère est épais. Si celui-ci intrigue l’aficionado, il ne perturbe pas le ganadero qui s’attache plus à l’avenir qu’au passé. Malice pour préserver le secret ou véritable mystère, la question ne sera jamais élucidée !
D’abord la théorie, la version « officielle ». En 1974, Jesús Pérez Escudero forme sa propre ganadería avec du bétail de Manuel García Ratero. Un élevage de seconde situé dans le Campo Charro et encasté Coquilla. Les origines de l’élevage du señor Ratero restent floues. Et lorsque l’annuaire de l’association (A.G.L.) donne comme origine à la vacada des Pérez Escudero une ascendance Saltillo, on peut se demander si celle-ci provient du fer du « Ratero » ou d’autres incorporations. Toujours est-il que Jesús, dénommé populairement « Chuchi el Coriano», choisit l’encaste Santa Coloma / Saltillo comme fondation de son œuvre de sélection. Un choix confirmé quelques années plus tard par l’achat d’un étalon de Juan Manuel Cobaleda. Un étalon qui eut de l’importance avec la présence de quelques exemplaires berrendo en cárdeno oscuro très musclés. Mais cette ascendance n’a pratiquement plus cours aujourd’hui sur les terres navaraises des Domínguez.
Bien que débutée en 1974, la ganadería n’est entrée qu’en 1980 à l’A.G.L. par l’achat de la devise de Victoriano et Jaime Rodríguez Tabernero. Là aussi planent les doutes, ne sachant pas bien si cette acquisition comprenait du bétail ou seulement les droits du fer.
Si Jesús explique volontiers que la sélection façonne le toro, les gènes ne jaillissent pas du néant. Ils sont la résurgence d’une source, la continuation d’une origine que le ganadero sculpte par sa sélection. C’est ici que nous débutons la partie off, dédiée aux rumeurs et aux hypothèses. Car le bétail des Escudero est indéniablement marqué Saltillo. Des gènes qui explosent d’autant plus lorsque ces toros se mettent à courir. Alors la finesse toute particulière des Saltillo éclate au grand jour. Il serait vraiment très étonnant que des toros originaires de Salamanque donnent un tel type de bétail. Le Saltillo du Campo Charro vient de Argimiro Pérez Tabernero et c’est un toro différent avec une quasi exclusivité de negros, alors que les bêtes asaltilladas des Escudero sont pratiquement toutes cárdenas. Le type effilé des Escuderos rappelle d’ailleurs le bétail des Martín Andrés. À cette perception, à ce sentiment, s’ajoutent des rumeurs donnant la provenance de certaines vaches du fer de Adolfo Martín Andrés. Ce dernier étant entre autre le cousin et neveu de Jesús Pérez Escudero. Une rumeur naturellement réfutée par le ganadero

 

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