"El Añadio"
"El Añadio"

La ganadera, María Jesús Gualda, représente la quatrième génération d’une famille d’éleveurs de taureaux braves de la province de Jaén. Elle élève, sur les vallons des environs de Vilches, dans une finca aussi belle que perdue, du bétail aux origines Santa Coloma dans la ligne Coquilla. Peut-être même s’agit-il des seuls Coquilla andalous !
D’une grande volonté et d’une afición sans faille, María Jesús a l’ambition nécessaire pour élever sa ganadería et s’y emploie sans relâche. Comme un petit élevage paye peu, elle a monté des chambres d’hôtes au cœur de la finca, lui permettant de mener à bien son projet. Caste, bravoure et force semblent être ses maîtres mots, des paroles qui ne laissent pas indifférent. Mais des paroles aux actes, il y a souvent un espace et malgré quelques opportunités les Coquilla de María Jesús n’ont pas convaincu, mais laissons leur du temps.

Ancienneté : -
Devise : Vert, Rouge et Jaune
Signal : Rajada à l'oreille droite
Propriétaire : Maria Jesus Gualda Bueno
Gérant : Maria Jesus Gualda Bueno
Fincas : "El Añadio"  Vilches
   Asociación de Ganaderías de Lidia





Crédits photographiques : Terre de Toros  

 

En remontant l’arbre généalogique de María Jesús Gualda Bueno sur trois générations, on arrive à José Bueno. Ce patronyme doit vous causer. José Bueno ?... Ah, José Bueno ! Le successeur du Marqués de Albaserrada et dont l’héritage est la propriété de Victorino Martín. Non. Pas José Bueno de Valladolid mais José Bueno de Jaén. Même patronyme et tous deux ganaderos de bravos. Avouez qu’il y a de quoi se tromper. Et pour pousser le vice plus loin, les fers de ces deux éleveurs atterrirent entre les mêmes mains, celles de Victorino Martín !
Tout commence donc avec José Bueno de Jaén qui possédait une finca à Villanueva del Arzobispo. Nous nous situons alors au début du XX° siècle et d’autres mœurs étaient en vigueur. José eut 8 filles mais jugeant qu’un élevage de taureaux braves ne pouvait convenir à une femme, il préféra vendre ! Ironie de l’histoire, José eut trois fils après la vente. Quoi de plus normal dès lors que de racheter un élevage ? José choisit du bétail d’origine Campos Varela dont ses trois fils héritèrent en se partageant l'immense finca. Des trois, Emilio est le plus connu du fait de son appartenance à l’U.C.T.L. Tué durant la Guerre civile (1936-1939) à l’âge de 36 ans, c’est sa veuve Francisca Marín, qui dirigera longtemps la ganadería avant qu'elle ne passe aux mains de Victorino Martín sous l’appellation El Tomillar. Salvador n’eut que très peu de renommée taurine ; quant à César, grand-père de María Jesús, c’est de lui que découle le fer de El Añadio.

César Bueno Bueno conserve le sang Campos Varela et inscrit sa devise à l’A.G.L. lors de sa constitution en 1951. L’évolution des mentalités ayant fait son œuvre, il n’hésita pas, contrairement à son père, à léguer l’élevage à sa fille María Antonia. Dans les années 1980, María Antonia Bueno changea le vieux troupeau pour une origine plus moderne : Santa Coloma ligne Coquilla.
Ses enfants, les Gualda Bueno, lui succèdent mais après la visite d’un richissime propriétaire, seule María Jesús conserve sa part. Rien de mystérieux à ce qu'elle refuse une proposition en or, car rien ne paraît avoir plus de prix à ses yeux qu’un taureau de combat. Dotée d’une immense afición, María Jesús mène de son mieux cette petite ganadería en tentant de redorer sa devise. Elle n’a pas lésiné sur les investissements et a créé des chambres d’hôtes version luxe en plein cœur de l’élevage. Ainsi de la fenêtre des toilettes vous avez une vue directe sur les corrales. Vous l’aurez compris, María Jesús Gualda a construit de solides fondations aujourd’hui indispensables à la préservation du patrimoine familial. Sur le plan taurin l’affaire est plus complexe, malgré quelques opportunités, notamment en France, elle n’a pas réussi totalement à convaincre l’afición. Mais laissons à notre ganadera du temps, car en matière taurine lorsqu’on ne part pas d’une formule toute faite, la patience est une vertu indispensable. Souhaitons à María Jesús d'accomplir tous ses rêves... Elle le mérite.

 


Du temps de María Antonia Bueno, dans les années 1980, la famille Bueno était très liée à l’éleveur Daniel Ruiz. Daniel Ruiz père, convient-il de préciser, celui des Coquilla et non des Domecq. Tout est dit... Daniel Ruiz père avait acheté en 1976 à Julio Garrido l’héritage de la célèbre ganadería de Paco Coquilla. Les plus petits Santa Coloma, mais aussi les plus piquants. Du Santa Coloma noir comme la peur.
Daniel Ruiz tenta un temps de reconditionner ses Coquilla authentiques qui portaient sur leur cuisse la marque historique. Mais son fils fut attiré sous d’autres cieux et laissa les Coquilla au profit des Domecq. María Antonia profita de l’occasion pour récupérer ce qui n’était ni plus ni moins que la ligne directe de Paco Coquilla. Isolés sur un mont des environs de Vilches, beaucoup crurent que les Coquilla allaient disparaître. Ils n’étaient qu'en sommeil. Et un beau jour, María Jesús vint les réveiller. Il faut l’en remercier car ses Coquilla constituent un vestige historique d’une rare harmonie.

Sur les conseils de Pepe Chafik, le célèbre ganadero mexicain, María Jesús chercha à injecter du sang Saltillo dans ses Coquilla. Avec le Coquilla, il faut toujours mettre une pointe de Saltillo, lui aurait soufflé Chafik qui passe, aux yeux des autres ganaderos, pour un demi-dieu. Suivant ces conseils avisés, elle introduit des vaches et des étalons de San Martín, très orientés Saltillo. Le sang Saltillo est génétiquement très puissant, il absorba dans un premier temps l’origine Coquilla. Le troupeau uniformément noir se diversifiant avec de nombreuses robes grisâtres. Les lignes rondes des Coquilla devinrent aussi plus rectilignes et les têtes plus imposantes. Mais il semblerait que, peu à peu, le troupeau reprenne ses caractéristiques naturelles ou du moins se fige dans un équilibre intéressant entre les deux origines.

 
 

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