Pérez de la Concha
Pérez de la Concha

Ignacio Huelva, déjà propriétaire de la devise SantaColomeña de Hernandez Pla a racheté en 2003 la ganaderia de Pérez de la Concha, mettant fin à 180 années de possession familiales. Le fer de Pérez de la Concha est auréolé d’un prestige notoire, acquis au XIXème siècle avec un bétail de la terre Andalouse. Actuellement tous les charmes de la devise tiennent dans ses origines Santa Colomeña ancestrale (1925), indépendantes depuis plus d’un demi-siècle et qui ne ressemblent à aucune autre.
Depuis une vingtaine d’année les toros de Pérez de la Concha ont disparues complètement des affiches, et lorsque Ignacio Huelva acheta se fer en jachère, on se pris à rêver, d’autant qu’en 2008 une novillada fut programmé à Vic. Malheureusement l’espoir fut rapidement vint, cette novillada étant la dernière de cet illustre fer. Les dernières vaches furent noyées dans les troupeaux de San Martin et d’Hernandez Pla, du même propriétaire.

Ancienneté : 9 Septembre 1850
Devise : Celeste et Rose
Signal : Horqueta à gauche - Rabisaco et Muesca à droite
Propriétaire : Horsebull, S.L.
Gérant : Ignacio Huelva
Fincas : "La Gloria"  Azuaga"El Encinar"  Zufre
   Unión de Criadores de Toros de Lidia



La ganaderia de Pérez de la Concha est de celles qui vivent de leur passé ou plutôt, dont le passé vit dans la tête des aficionados. Car pour ce qui est du présent, il est plus qu’anecdotique et sans grand rapport avec son illustre vécu. Quant à son futur, « mejor ni hablar »...


Débutons donc par le meilleur : le passé ancien, très ancien, puisque l’élevage fut fondé en 1823. Alors, Fernando de la Sierra achète à la mairie de Séville des terres situées à la Isla Mayor sur le canton de La Puebla del Rio. D’un âge avancé, le vieil homme délègue la gestion de son patrimoine à son neveu, Joaquin de la Concha y Sierra, véritable créateur de la ganaderia. Les premières bêtes furent celles de « Curro Blanco » qui échangea une soixantaine de vaches contre le paiement de son fermage. Suivit du bétail des « Niñas Pérez » de Aznalcollar, puis un peu plus tard un lot de mâles et de femelles de Picavea de Lesaca d’Utrera (branche de Vistahermosa qui donna les Saltillos).
Joaquin débute à Séville en 1843 avant de faire sa présentation à Madrid le 9 Septembre 1850 avec une devise céleste, rose et verte. En ce temps-là, les toros de Perez de la Concha (alors encore Concha y Sierra, mais rien à voir avec les Vazqueños excepté le lien de parenté des propriétaires) donnait un spectacle retentissant en tous les sens du terme. Les âmes sensibles étaient priées de s’abstenir. La liste des anecdotes est considérable et de très nombreux toros sont cités dans les abécédaires taurins. Pour n’en retenir que quelques-uns, citons « Hechizero » qui tua sept chevaux et mit hors de combat la totalité des piqueros présents ce jour-là à Cadix. Ou « Carasucia » qui fut gracié pour sa bravoure, toujours à Cadix. Joaquin avait donc l’habitude de faire lidier des toros de grand tempérament, un caractère dont il semblerait qu’il n’était pas dépourvu. En effet, l’homme détestait voir tirer ses toros par la queue, alors, pour éviter le préjudice, Joaquin faisait systématiquement couper la queue des mâles lors du marquage au fer. Solution on ne peut plus radicale ! Sur le plan des traditions, il était également de coutume de marquer le fer sur le côté des toros et le numéro sur le haut de la patte arrière droite, soit l’inverse de l’usage habituel. Cette coutume ancestrale n’a plus cours depuis que la famille Pérez de la Concha a vendu la ganaderia.
Pour conclure sur l’ère de Joaquim, son bétail, du fait de ses origines, présentait des pelages extrêmement variés sur les marais de la finca de «Vuelta del Cojo » achetée en 1855. On pouvait admirer des cardenos, negros, colorados, castaños, jaboneros, ensabanados ou encore des berrendos en negros. A son décès, en 1862, la ganaderia passa à son neveu Joaquin Pérez de la Concha.


Premier du nom Pérez de la Concha, Joaquin se présente à Madrid en 1869. Plus tard, en 1872, il ôta le vert à la devise qui restera dès lors inchangée. Sous son règne rien ne change et les Pérez de la Concha font autant parler d’eux. Lui succède son fils Tomas en 1889, mais l’homme ne parviendra pas à faire passer la bravoure rustique de ses toros dans l’autre siècle. A partir des années 1900, la renommée de la ganaderia décline et ce jusqu’au décès de don Tomas en 1923. Ses enfants, Tomas, Enrique et Joaquin reprennent l’affaire et décident alors d’injecter du sang neuf et s’orientent vers le Conde de Santa Coloma. Ainsi, des vaches et des mâles du fameux sang andalou se mêlent au bétail de la casa à partir de 1925. La sélection s’oriente peu à peu vers ce nouveau courant aux fins plus modernes et en conséquence le fer redore sa devise à partir du milieu des années trente. Mais le sang antique subsiste tout de même, jabonero, ensabanado, berrendos étant encore présents dans les années cinquante. Néanmoins, au fil des ans les Santa Coloma s’imposent, pour devenir bientôt exclusifs. Le cardeno devenant générique comme les caractéristiques asaltilladas.


En 1980, Maria Carmen Alba, veuve de Enrique Pérez de la Concha, prend la direction de la ganaderia et la camada est réservée aux novilladas sans picador. Bien que la ganaderia garde la même appellation, le nom de Pérez de la Concha disparaît des affiches. Puis, en 2000, c’est Enrique Iglesias Martinez qui lui succède et enfin en 2003, Ignacio Huelva. Celui-là même qui en 2000 a acquis le fer de Hernandez Pla et qui depuis a ajouté à son escarcelle les fers de Garciapedrajas (2004), San Martin et La Gloria (2005).

 


Des origines antiques des Pérez de la Concha, il ne reste plus rien. De ce bétail rustique issu de la terrre andalouse ne subsiste qu’une littérature fleurie qui conte des centaines d’anecdotes justifiant la renommée d’alors de la devise. Les vestiges qui persistent encore aujourd’hui proviennent de la phase de reconstruction de la ganaderia entreprise à partir de 1923 par les fils de don Tomas Pérez de la Concha.


A cette époque, Tomas, Enrique et Joaquin Perez de la Concha tentent de donner une seconde vie à la devise familiale dont le bétail n’a pu s’adapter à l’évolution du toreo. Ils choisissent alors un des sangs à la mode qui vit à quelques pas de la Puebla del Rio, celui du Conde de Santa Coloma. Le Conde tient alors sa ganaderia depuis une vingtaine d’années et a eu le temps d’inculquer sa personnalité à ses toros. C’est donc d’un Santa Coloma aboutit que les frères Perez de Concha héritent en 1925. De retour sur la finca «Vuelta del Cojo », les Santa Coloma sont ajoutés au bétail de la casa. Dès lors, la ganaderia évolue irrémédiablement vers le courant le plus moderne, celui de Santa Coloma. Cependant, l’évolution sera très lente, du moins jusque dans les années cinquante, pour s’accélérer par la suite afin d’aboutir à une devise de pure caste Santa Coloma.


Préservés jusqu'à nos jours en vase clos, les Pérez de la Concha témoignent aujourd’hui d’un des sang Santa Coloma les plus anciens et peut-être les plus fidèles. Sa trajectoire propre oblige à considérer ce sang comme une rame particulière de l’encaste Santa Coloma, au même titre que les Graciliano, Coquilla, Buendia ou autre Albaserrada.

 

Copyright @ 1999-2025        www.terredetoros.com        contact : thuries@terredetoros.com