Don José Escolar Gil
Don José Escolar Gil

José Escolar Gil a la particularité d'être le seul éleveur européen à posséder du bétail de caste Albaserrada, exception faite de la famille Martín Andrés. Le précieux sésame fut acquis au début des années 1980 et inspire depuis de nombreuses jalousies. Installé sur les terres accidentées de la "Vallée de la terreur", le lieu convient à merveille à l'éleveur et à ses toros tant la rusticité et la sauvagerie en sont les caractéristiques premières. Le résultat en est un toro de caste, parfois bonne, parfois mauvaise, qui assure l’adversité et le qualificatif de "toro de lidia" plus qu’il ne garantit les faenas modernes et interminables. La camada est courte et une place est offerte aux novilladas, les utreros offrant généralement plus de toréabilité que leurs aînés.

Ancienneté : 24 Mars 1985
Devise : Blanc et Rouge
Signal : Horquilla à chaque oreille
Propriétaire : José Escolar Gil
Gérant : José Escolar Gil
Fincas : "Monte Valdetiétar"  Lanzahita
   Unión de Criadores de Toros de Lidia





Crédits photographiques : Terre de Toros  

 

En 1940 les frères Olano, originaires de Madrid forment leur élevage brave. À cette fin, ils choisissent du bétail de Maria Sánchez y Sánchez épouse d’Ignacio : elle détenait à son nom une des cinq parts de l’héritage de la vacada de son beau-père Matías Sánchez-Cobaleda. Il s’agissait là de la part de la veuve de Matías, Juana Sánchez Blanco. Matías Sánchez-Cobaleda s’était fait une belle réputation en important dans le Campo Charro les Veragua de Trespalacios. À ce bétail d’origine Trespalacios, les frères Olano ajoutent un lot composé de quelques vaches et d’un étalon d’origine Parladé, provenant de chez Samuel Flores. Mais ils se lassèrent bien vite de leur entreprise et s’en défirent en juillet 1945 au profit de Mariano García sans attendre les premiers résultats.
Mariano García, modeste torero, avait abandonné les ruedos en 1942 et se cherchait quelque occupation autour des toros. Pas encore prêt à franchir le pas pour devenir ganadero, il se défit de la ganadería la même année après avoir vendu de-ci de-là du bétail à d’autres ganaderos. Il acheta aux frères Olano 137 têtes et en revendit 83 à son successeur, José Lorenzo García. La vocation lui vint plus tard, en 1951, quand il acheta l’élevage du marquis de Castronuevo d’origine Contreras.

Revenons à José Lorenzo García, agriculteur basé à Almodovár del Campo dans la province de Ciudad Real. Contrairement à ses prédécesseurs, l’homme va savoir mettre en lumière la bravoure de ses produits Trespalacios-Parladé et faire briller leur devise blanche et rouge. En mélangeant avec habilité les deux origines, il va lidier de nombreuses novilladas dans des plazas certes modestes mais en remportant de francs succès. Les pelages habituels de la camada : negros, cárdenos et jaboneros, indiquent un mélange équilibré des deux sangs.
En 1956, l’élevage prend la direction des terres extremeñas de Badajoz. Mais les ex-Trespalacios ne seront pas du voyage car les nouveaux propriétaires, les fils de don Lisardo Sánchez y Sánchez, leur préfèrent le bétail familial aux origines plus modernes : Atanasio Fernández et Murube. La devise est alors rebaptisée « Encinasola ». Dix ans plus tard, l’élevage est vendu à la veuve de Chaves Castaño qui importe d’autres Lisardo Sánchez et revend l’élevage trois ans plus tard à José Domecq de la Riva. Comme son nom le laisse présupposer, José est originaire de Jerez de la Frontera et la ganadería devient andalouse. Depuis sa création en 1940, et malgré quelques réussites notables, aucun toro n’a foulé le sable madrilène et ce n’est qu’enfin, le 23 août 1973, que la devise peut prendre son ancienneté. Le ganadero jerezano eut l’occasion de montrer tout son sérieux à l’afición française en se présentant à Vic-Fezensac en 1977. Il vend finalement en 1979 à Felino Fernández.
Felino Fernández sera un des hommes clés de l’histoire de la ganadería. Il va orienter en 1979 son ultime évolution en croisant ses origines avec l’autre élevage alors en sa possession, l’ex-ganadería de Leopoldo Picazo de Malibrán. Nous reviendrons plus en détail sur ce personnage dans la partie liée aux origines, disons seulement que Felino Fernández et son associé Vergara González lui ont acheté en 1979 sa ganadería de souche Hernández Plá et Victorino Martín. Felino profita de l’occasion pour remplacer le bétail Lisardo de son propre fer, l’ex « Encinasola », par le bétail de l’association. Laquelle ne le gardera pas longtemps puisqu’ils furent éliminés en 1982 au profit de Domecq de Torrealta. Mais ceci est une autre histoire, revenons au fer personnel de don Felino qu’il revend en 1981 à José Escolar Gil.

José Escolar Gil est issu d’une famille des plus ganaderas, sa sœur Concha étant l’épouse de Domingo Hernández et représentante de Garcigrande, Rosa Maria Herrero dirige quant à elle l’élevage de La Fresneda et Estebán Escolar Herrero dirige l’élevage du même nom. Pour couronner le tout, le gendre de José Escolar n’est autre que José Pedro Prados Martín alias « El Fundi ». En homme d’affaire avisé, il n’achète pas par hasard le bien. Il trouve son intérêt dans la souche pure Albaserrada, exclusivité jalousement conservée jusqu’alors par la famille Martín Andrés. Il élimine la branche Hernández Plá pour se concentrer sur les Albaserrada et s’inscrit immédiatement comme un concurrent direct.
Sa sélection est des plus sévères, privilégiant avant tout la caste. Le toro de José Escolar est un ardent combattant mais également un toro sérieux. José Escolar ayant injecté du sang de la ligne Santa Coloma via Paco Camino pour augmenter les « têtes » de ses toros. Il se présente à Madrid le 24 mars 1985 et depuis profite d’une place de choix dans la capitale, comme dans toutes les arènes exigeantes. S’il est vrai que les sorties sont hétérogènes, il est bien rare que l’élevage souffre d’une année blanche. La devise mérite, sans le moindre doute, toute l’attention qu’elle suscite.

 


Leopoldo Picazo de Malibrán achète en 1975 les restes de l’élevage de José Luis Hernández Plá, d’origine Albaserrada via Escudero Bueno, rafraîchi par des bêtes parladeñas de Samuel Flores. L’homme est un romantique, avec une conception du métier d’éleveur qui n’est plus si courante. La lidia n’est point pour lui sujet à la douceur artistique mais une épreuve, qui se doit de se révéler rude et difficile. Son devoir est de préparer du mieux possible son bétail pour affronter le combat de l’arène. Pour y parvenir, ce jeune ganadero joue sur deux tableaux : l’alimentation et la caste. Il se présente à Madrid lors d’une novillada anodine de l’été 1977 (26 juillet) mais qui va faire grand bruit. Le public est d’abord impressionné par la présentation de ses novillos, qui dit-on, font baptiser d’erales les toros lidiés par les figuras. Puis vient leur caste, d’une teneur assourdissante. L’un des novillos, blessé à mort, l’épée enfoncée dans le corps, chargea son matador, puis le puntillero, allant jusqu'à charger genoux à terre ! Le public madrilène debout fit honneur à Leopoldo Picazo et demanda la répétition mais le ganadero refusa. Car si les novillos de Leopoldo était d’une caste de garantie, ils possédaient également un forte dose de mansedumbre et Leopoldo tenait à améliorer son bétail avant de se représenter dans la capitale. Il prit rendez-vous pour 1982, avec une petite idée en tête. Grand ami de Victorino Martín, il réussit à lui acheter un lot (35 vaches et 1 étalon) pour réussir le défi qu’il venait de se lancer. Il entama son œuvre mais ne put jamais la terminer, emporté l’année suivante par une embolie à quarante ans à peine. Une des plus grandes illusions ganaderas de l’époque s’envola, sa veuve étant contrainte à la vente.

Deux hommes flairèrent la bonne affaire : Fernández Durán et Vergara González, qui, en association, achetèrent l’élevage à la veuve de Leopoldo Picazo. Mais n’est pas éleveur de brave qui veut, de surcroît avec du bétail de caste. Aussi, après seulement quelques années d’élevage, ils remplacèrent le bétail par une origine plus facile, des Domecq de Torrealta. Mais auparavant, Felino Fernández se réserva pour son fer personnel une partie des bêtes de Leopoldo. Bétail qu’il vend avec son fer en 1981 à José Escolar Gil. Ainsi, l’homme de la vallée du Tietar surnommé « Pichorronco » devint l’unique détenteur de purs Albaserrada hors de la famille Martín Andrés. Et de ce fait leur concurrent direct.
Mais les origines de la ganadería de José Escolar Gil diffèrent tout de même un peu de celles de cet illustre concurrent. Afin d’agrandir son troupeau et d’augmenter la « tête » de ses toros, il incorpora en 1986 un lot de vaches et d’étalons de Paco Camino. L’ex-torero possédait un élevage d’origine Santa Coloma branche Buendía. Les deux sangs possèdent en commun un grand nombre de gènes Saltillo et cohabitent parfaitement. Cependant, les deux influences restent marquées et se détachent clairement dans le troupeau. Ainsi peut-on observer chez José Escolar Gil, le parfait « Victorino » dans la lignée Albaserrada comme un imposant « Buendía » dans l’autre version, ou encore un mélange plus équilibré de ses deux origines.

 
 


Morphologie
 

Comme nous avons pu le voir dans la partie dédiée aux origines, deux lignées cohabitent dans la ganadería de José Escolar Gil : Albaserrada et Buendía. Cependant, lorsqu’on parle de toro type c’est l’image du toro d’Albaserrada à laquelle on fait référence. Ainsi, le toro de José Escolar Gil s’inscrit en tous points dans le type maison avec des caractéristiques strictement identiques à celles de son homologue Victorino Martín : robes grises, têtes triangulaires au profil droit, museau fin et allongé. Les yeux sont vifs et semblent écartés car le front est large. Les cornes sont fines (astifinas) et orientées vers le ciel (veleto). Le cou est long et très mobile grâce à un morrillo puissant. Long et musclé, le dos est plat et terminé par une croupe bien développée. Coté robe, le gris foncé domine, le gris clair est également présent en moindre proportion mais le noir est rare.
Côté ligne Buendía, on observe des têtes beaucoup plus courtes, des armures larges et des formes plus rondes.


Comportement

Au moral, le toro de José Escolar Gil est très encasté: vif, puissant, fier, grand combattant, il apprend vite et donne un combat très difficile. Plus encore que le Victorino Martín qui possède une plus grande de dose de noblesse. Sa caste fait toute sa réputation en créant l'émotion mais aussi alimente ses défauts, que sont genio et sentido.
On observe une grande diversité de caractères. Souvent âpre, le toro de José Escolar Gil peut également renfermer une bonne dose de noblesse encastée, portant fort sur les tendidos.

 
 

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