La Quinta
La Quinta

En 1988, l’ex-rejoneador Alvaro Conradi reprend le second fer de la famille Buendía : "La Quinta", qu’il marque depuis 1992 du vieux sceau de son homonyme Carlos Conradi. Il entreprend alors un profond travail de sélection pour retrouver le type et la caste des Buendía. Durant cette période, Alvaro s'est contraint à ne faire lidier que des novilladas. Petit à petit, sa sélection porte ses fruits et l'élevage se forge une solide réputation, en particulier à Madrid, avant le retour à la corrida en 2003. Depuis, la devise fait lidier avec succès chaque année une trentaine de toros. Même si l’irrégularité reste présente, il ne se passe pas une temporada sans qu’un toro de La Quinta ne marque l’afición.

Ancienneté : 18 Avril 1881
Devise : Encarnada et Jaune
Signal : Orejisana
Propriétaire : Alvaro Martinez Conradi
Gérant : Alvaro Martinez Conradi
Fincas : "El Molino" - "Dehesa Las Piedras"  Constantina"Fuen La Higuera"  Hornachuelos"Fente Merino"  Lora del Rio"El Turuñuelo-Majadas Altas"  Peñaflor
   Unión de Criadores de Toros de Lidia





Crédits photographiques : Terre de Toros  

 

L'histoire de l'élevage de La Quinta n'est pas rattachée à un fer, comme il est de coutume, mais à deux fers, ce qui complique quelque peu les choses.

Tout commence en 1988, lorsque Alvaro Martínez Conradi, ex-rejoneador achète l'élevage de La Quinta, deuxième fer de la famille Buendía. Ce fer, au dessin original, fut créé en 1965 et destiné aux fils de Joaquín Buendía. L'achat comprend un lot d'une centaine de vaches et de trois étalons. Puis, en 1992, Alvaro remplace le fer historique de "La Quinta" par celui de son homonyme Carlos Conradi, obtenant ainsi une ancienneté importante, 1881, la dix-huitième d’Espagne. Petit flash-back pour découvrir l’histoire du « vieux nouveau » fer de "La Quinta".

Carlos Conradi y Galín devient propriétaire de l’élevage de Angel González Nandín en deux fois. Il achète d’abord en 1884 la plus grande part de l’élevage, puis, sûrement satisfait des résultats, achète le reste en 1892. Il inscrit l’élevage à son nom et adopte un fer avec ses initiales. Malgré le changement de fer, il conserve l'ancienneté de son prédécesseur le 18 avril 1881, une des nombreuses bizarreries des historiques taurins. Les origines du troupeau remontent à Benito Ulloa, marquis de Casa Ulloa, qui n'est autre que le cousin de Pedro Luis Ulloa plus connu comme conde de Vistahermosa. Benito possédait du bétail de Cabrera, cependant certains historiens taurins classent l'élevage du marquis de Ulloa avec la caste vazqueña qui provient de la même origine, le considérant comme une absorption. Toujours est-il que les chroniques de l'époque attribuent à ses toros des robes negras ou berrendas en negro, des robes que des photos du début du siècle permettent de ratifier avec également la présence de toros luceros. Revenons à Carlos Conradi, qui, un an plus tard, achète l'élevage de Laffite y Castro d'origine Gallardo, pour le revendre presque immédiatement en deux lots, l'un d'eux donnera le célèbre élevage de Pablo Romero. À n'en pas douter, des mélanges furent effectués entre les deux devises.

Le Sévillan Carlos Conradi, basé sur la finca "La Indiana" est gratifié d’une excellente réputation. Lui succède son fils, Juan Bautista, qui va encore accroître la renommée de la devise. Pour ce faire, il va s’appuyer sur l’étalon ‘Gañafote’ de Eduardo Ibarra dont le croisement effectué en 1904 va apporter d’excellents résultats et influencer fortement le troupeau. Malheureusement, Juan Bautista Conradi décède dans un accident de la route le 9 novembre 1938, laissant l’élevage à ses deux fils Carlos et Juan. Les deux hommes n’étaient sûrement pas prêts à une telle responsabilité et ne surent pas maintenir la qualité du bétail. Dès lors la renommée de la devise déclina, jusqu’en 1952 où elle fut disséquée en six lots, mettant un terme à 68 années de tradition familiale.

Rafael Espinosa de Los Monteros y Lora évitera la dissolution totale de la ganadería de Conradi en achetant trois lots, ceux de Maria Concepción, Juan et Carlos, soit la moitié de l’élevage. Il conservera le fer et le vieux sang des "Conradi", mélange complexe des castes fondamentales, jusqu'en 1981, date où il vend à Soto de Luis. En plus d'un siècle, les temps ont bien changé et la tauromachie a évolué. Les "Conradi" n'ont plus leur place et du sang de Peralta, beaucoup plus en vogue, est inséré. Puis, en 1992, Alvaro Martínez Conradi achète les droits du fer, la boucle est bouclée.

Alvaro Conradi, ex-rejoneador, débute rapidement en corrida de toros et obtient un bon nombre de prix gratifiants, principalement dans les arènes du nord de l'Espagne. Mais Alvaro veut aussi aller plus loin et opérer un réel travail de fond pour retrouver le véritable type Buendía. Ses travaux se centrent sur la caste, tout en essayant d'améliorer la présentation, notamment au niveau des têtes. Durant cette étape de transformation, il se contraint à ne faire lidier que des novilladas. Petit à petit, sa sélection porte ses fruits et l'élevage se forge une solide réputation, en particulier à Madrid. Aidé activement par ses deux fils, Alvaro et Pepe, qui débordent d'afición, l'élevage refait courir progressivement des corridas. La première eut lieu à Céret en 2003, une sortie inondée de caste qui suscite beaucoup d'espoir. Les années qui suivent confirment et bien que les résultats restent irréguliers, des corridas de La Quinta sont programmées dans toutes les grandes arènes, même les plus exigeantes en terme de présentation. Fait assez rare pour être signalé, les figuras n’hésitent pas à les affronter, Juan Bautista ou El Juli étant même de ceux qui ont tué le plus de toros de cette ganadería. Gage de réussite pour sûr, mais gare aux dérives.

 

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