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En 1825, Diego Hidalgo Barquero, homme d'église sévillan, fonde son élevage de toros sauvages en récupérant quelques bêtes de Joaquín Giraldez, pure origine Vistahermosa, qu'il croise avec deux étalons de pure caste vazqueña, acquis au Général Quesada, administrateur de la succession de Vicente José Vázquez. Il se présente à Madrid le 29 juin 1843 (aujourd'hui ancienneté de l'élevage de Guadalest), avec une devise noire et blanche, assortie à la robe de ses toros. En 1841, il se réserve quelques bêtes et vend la majeure partie du troupeau (200 têtes), à son ami jerezano, Don Joaquín Jaime Barrero.
Celui-ci conservera l'élevage un quart de siècle durant lequel il se fit une belle réputation. Ensuite l'élevage passe de main en main, pour aboutir en 1908 dans celles de Adolfo Gutiérrez Agüera. Pendant cette période de transition, un des nombreux propriétaires se nommait Carlos Otaolarruchi (1896-1908). Nom bien compliqué, abrégé en "Otaolas". L'appellation aurait pût rester anecdotique si Rafael El Gallo n'avait pris l'alternative en 1902 à Séville avec un "Otaolas" et en faire un de ses élevages fétiches, faisant entrer ce nom dans l'histoire de la tauromachie.
En 1910 José Domecq y Nuñez de Villavicencio, premier Domecq ganadero, achète du bétail à Adolfo Gutiérrez Agüera, ajoute des vaches de Surga (origine Vázquez et Murube) mais surtout 5 étalons de Tamarón (pur Parladé). Il se présente à Madrid le 10 septembre 1916 avec une devise bleue et blanche. En 1924, sa veuve vend l'élevage à don Antonio Peñalver, qui le revend cinq ans plus tard au señor Pallarés Delsors.
En 1935, son gendre, don José Benítez Cubero achète l'élevage, crée un nouveau fer et transfère le troupeau de la finca « La Nava » de Villamartín (Cadíz) à celle de « El Hornillo » située sur la commune de Morón de la Frontera (Séville). Il se présente à Madrid le 10 septembre 1939. Finalement, il s’installe sur les terres de sa finca "Ojuelos" à Marchena, où il renforce l'influence du sang Vistahermosa et obtient, grâce à une sélection rigoureuse, de bons résultats durant les années 1950 et 1960. Les Benítez Cubero permirent alors de nombreux triomphes. S'il ne fallait en retenir qu'un, on choisirait sans doute celui du 29 avril 1965, connu comme "la tarde de los Cuberos", qui permit la réussite des diestros Curro Romero, Paco Camino et Diego Puerta dans la Real Maestranza de Caballería de Séville.
Mais, au début des années 1970, les disparitions successives de José et de son fils, José Benítez-Cubero y Cañete de Beca, décédé d’une tumeur cérébrale à seulement 47 ans, laissent un seul héritier. José Luis Benítez-Cubero Pallarés est alors âgé de 17 ans, sans expérience, il hérite de l’élevage de son père mais aussi de celui de sa mère. En effet, Maria Pallarés Redondo avait acquis en 1960 l’élevage de Quintanilla Vázquez. Le fer fut changé et le bétail d’origine Santa Coloma via Buendía mêlé au sang Benítez Cubero, pour donner un toro métissé schématiquement à 60 % Cubero et 40 % Buendía, selon les dires de l’éleveur. Sans faire ombre au très jeune ganadero, le manque d'attention et d’expérience dans la sélection inhérent à son âge, précipite la devise vers le déclin. Un manque de force récurrent l’éloigne peu à peu des ruedos. Pour inverser la tendance, José Luis va entreprendre une sélection rigoureuse et réduire les effectifs de moitié. Les résultats sont timides, mais ses toros se révèlent excellent pour le rejoneo, ce qui offre à la ganadería une seconde vie et par-dessus tout un débouché qui lui permet de survivre.
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L'origine des Benítez Cubero remonte au début du XIXème siècle. À cette époque, précisément en 1825, Diego Hidalgo Barquero fonde son élevage de bravos sur le croisement des races Vistahermosa et Vázquez. L'origine Vistahermosa provient des vaches de Joaquín Giraldez acquises à José Bueno de Utrera. Quant à la caste vazqueña, elle découle de deux étalons aux robes berrendo aparejado acquis au Géneral Quesada, administrateur de l'héritage de Vicente José Vázquez. Le mélange va produire un toro berrendo en noir et blanc au type particulier et au comportement plutôt suave et docile. Si, dans un premier temps, le mélange des deux castes est équilibré, l'influence du sang Vistahermosa va peu à peu prendre l'ascendant, pour devenir largement majoritaire. De Hidalgo Barquero à Benítez Cubero, l'évolution est donc considérable et due principalement à deux personnages : José Domecq et Benítez Cubero.
Si durant presqu’un siècle, avec une demi-douzaine de propriétaires différents, l'élevage évolua peu, José Domecq en une quinzaine d'années réussit la métamorphose. C'est véritablement lui qui permit l'expansion de la caste Vistahermosa dans l'élevage. Il introduit d'abord des vaches de Surga, mélange original de vazqueño et de Murube, mais il ajouta surtout cinq étalons de la Marquise de Tamarón (pur Parladé). En 1917, ce fut d'abord ‘Risueño’, puis un an plus tard ‘Libertino'. Une petite pause pour prendre le temps de juger des premiers résultats, visiblement prometteurs, puisque trois ans plus tard, en 1920, il ajoute trois nouveaux étalons : ‘Picardia', ‘Ciruelo’ et ‘Ramito'.
Benítez Cubero prend en main l'élevage en 1935 et va suivre la voie de José Domecq en augmentant encore l'influence du sang Vistahermosa. D'abord avec ‘Cotero’ toujours d'origine Tamarón, puis avec ‘Barbarroja’ et ‘Guardanoches’ d'origine Pedrajas (pur Parladé). Depuis, les origines restent inchangées et les toros de Benítez Cubero, s'ils développent un comportement semblable au Vistahermosa, ont conservé dans leur morphologie des traces indéniables de l'origine vazqueña.
Dans la sélection et l'évolution de l'élevage un étalon tient une importance capitale : ‘Espartero'. Utilisé entre 1940 et 1947, il donna une excellente descendance et partagea l'élevage en deux lignées issues de ses fils. D'une part ‘Compuesto' qui donna des produits suaves et d'autre part ‘Vasco’ qui livra une filiation plus pimentée, comme son nom le laisse supposer.
Elevages d'origine José Benitez Cubero :
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Morphologie
Il s'agit d'un toro d'aspect basto, volumineux, haut, long, profond et qui peut atteindre un poids élevé. Le poitrail est large, les côtes longues et voûtées donnent à ce toro une apparence cylindrique. Les pattes sont larges et fortes, munies de grands sabots. La tête est volumineuse et allongée, avec un museau large et brillant. Bien armé, le berceau est important, les cornes sont grosses à la base, dirigées vers le haut, astiblancas et astigordas. Le cou est assez court, le morrillo large et très développé est couvert de longs poils frisés. Une grande papada contribue à alourdir les formes. La croupe est ronde et la queue longue et grosse, pourvue d'un borlón touffu.
Le pelage typique est le berrendo en negro aparejado (symétrique), mais il existe de nombreux toros noirs et colorados< /i>.
Comportement
Le toro de Benítez Cubero n'est pas très brillant durant le premier tiers, juste de force, il ne faut pas trop le châtier. Ses plus grandes qualités s'apprécient à la muleta où sa noblesse, sa charge lente et sa fijeza en font un excellent collaborateur.

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